La nouvelle a ébranlé la Tunisie en cette fin de journée du 1er février : Rached Ghannouchi, figure de proue du parti Ennahdha, a été condamné à trois ans d’emprisonnement. Cette décision judiciaire s’inscrit comme l’ultime rebondissement dans une série d’événements qui ont captivé l’attention publique depuis son arrestation spectaculaire il y a dix mois.
Ce verdict vient s’ajouter à une précédente condamnation de quinze mois déjà en cours d’exécution par Ghannouchi, reconnu coupable d’incitation à la violence lors d’une prise de parole publique à un enterrement. La justice tunisienne prolonge ainsi la détention de l’ex-président de l’Assemblée, dans un contexte politique déjà tendu.
Depuis sa prise de pouvoir, le président Kaïs Saïed a initié un contrôle accru sur l’opposition, ciblant particulièrement Rached Ghannouchi et son parti Ennahdha pour une série d’accusations, dont le financement illégal du parti avec des fonds étrangers. Cette stratégie semble marquer un tournant décisif dans la lutte pour le pouvoir en Tunisie.
L’avenir politique d’Ennahdha paraît plus incertain que jamais. Suite à la condamnation de Ghannouchi, le parti, autrefois au sommet de l’influence post-révolutionnaire, fait face à une crise majeure. En plus de la perte de ses leaders, Ennahdha est confronté à une amende d’un million d’euros, affaiblissant davantage ses capacités opérationnelles.
La condamnation touche également des figures clés telles que Rafik Abdesselam, ex-ministre des Affaires étrangères et gendre de Ghannouchi, sanctionné de la même peine. Cette décision de justice souligne l’ampleur de la répression visant non seulement les individus mais aussi l’infrastructure financière du parti.
Face à ces accusations et condamnations, Ennahdha réfute en bloc, signifiant une fracture profonde entre le gouvernement et l’un des principaux partis d’opposition. Cette confrontation judiciaire pourrait redéfinir le paysage politique tunisien, dans un contexte déjà marqué par des tensions et des défis économiques et sociaux considérables.