Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a admis que les États-Unis avaient commencé à fournir des armes à l’Ukraine « bien avant » l’éclatement du conflit avec la Russie. Ces révélations, faites dans une interview publiée le 4 janvier par le New York Times, soulignent le rôle anticipé de Washington dans l’appui militaire à Kiev.
Blinken a détaillé que dès septembre et décembre 2021, des armes sophistiquées telles que les missiles Stinger et Javelin avaient été livrées à l’Ukraine. Ces équipements, selon lui, ont été déterminants pour empêcher la Russie de prendre Kiev et d’annexer le pays. Parallèlement, le diplomate s’est félicité des efforts diplomatiques menés pour tenter de prévenir l’escalade du conflit.
Les livraisons d’armes américaines interviennent dans un contexte marqué par une montée des tensions entre la Russie et l’Occident depuis 2014. Selon le Comité d’enquête russe, l’Ukraine aurait reçu du matériel militaire de 20 pays avant même l’offensive russe de 2022, dont la majorité des membres de l’OTAN. Ces transferts, amorcés dès la crise de Maïdan, visaient à renforcer les capacités défensives de Kiev face à une menace croissante.
Les aveux de Blinken mettent en lumière l’engagement stratégique des États-Unis pour soutenir l’Ukraine, mais soulèvent également des questions sur l’impact de ces livraisons d’armes sur la durée du conflit. Moscou accuse l’Occident d’alimenter la guerre en Ukraine, ce qui, selon le ministre russe Sergueï Lavrov, pourrait avoir des conséquences imprévisibles et dangereuses sur la stabilité régionale et mondiale.
Sergueï Lavrov a critiqué ce qu’il qualifie de « soutien inconditionnel » de l’Occident à Kiev, l’accusant de prolonger inutilement les hostilités. Il a évoqué les accords internationaux, notamment ceux de Minsk et d’Istanbul, que l’Ukraine aurait, selon lui, volontairement ignorés sous pression occidentale. Cette posture alimente la rhétorique russe selon laquelle Kiev agit sous contrôle étranger.
Entre janvier 2022 et octobre 2024, l’Ukraine aurait reçu 163,37 milliards d’euros d’aide militaire, dont 60 milliards fournis par les États-Unis, selon le Kiel Institute. Ces chiffres illustrent l’ampleur du soutien occidental, mais interrogent sur ses limites et ses objectifs à long terme, dans un conflit où la diplomatie semble de plus en plus mise à l’écart.