L’ambassadeur du Rwanda à Londres, Johnston Busingye, a vivement critiqué la politique migratoire du Royaume-Uni, qualifiant cette dernière d’« absolument mauvaise ». Ses déclarations ont été révélées dans un documentaire diffusé par le groupe « Led By Donkeys », qui dénonce la gestion politique déficiente. Au cœur de la controverse se trouve le projet britannique d’expulser les migrants arrivés illégalement sur son territoire vers le Rwanda. Cette critique audacieuse de l’ambassadeur contraste fortement avec la position officielle du Rwanda, qui a conclu un accord avec le Royaume-Uni pour accueillir les demandeurs d’asile.
Dans le documentaire, Johnston Busingye exprime sans détour son désaccord avec la politique britannique, la qualifiant d’« immorale ». Sa critique va plus loin en soutenant que le projet migratoire en question est inhumain. Il souligne également l’importance de l’histoire esclavagiste et colonialiste du Royaume-Uni, estimant que cela devrait inciter le pays à adopter une attitude plus accueillante envers les migrants.
Malgré la controverse suscitée par les propos de l’ambassadeur, aucune tension diplomatique n’a éclaté pour l’instant. Le Rwanda a, au contraire, salué le rôle crucial de Johnston Busingye dans le maintien des solides relations bilatérales avec le Royaume-Uni. Cependant, cette situation soulève des questions quant à la durabilité de cette relation diplomatique.
L’ambassadeur du Rwanda souligne que le Royaume-Uni cible à tort les migrants, en insistant sur le fait que de nombreuses personnes viennent en quête de refuge en raison de la désespérance, plutôt que de la guerre dans leur pays d’origine. Pendant ce temps, le gouvernement britannique persiste dans la défense de son projet visant à stopper l’afflux de migrants et à démanteler les réseaux de passeurs. Toutefois, cette politique s’avère coûteuse, avec un rapport récent indiquant un coût de 169 000 livres sterling, soit près de 200 000 euros, par personne pour l’envoi d’immigrés clandestins vers le Rwanda. La situation reste tendue, et l’avenir des relations entre le Rwanda et le Royaume-Uni reste incertain.