Le cacao est un marché qui brasse des milliards d’euros. Pourtant, la grande majorité des cinq millions de producteurs, la plupart vivant en Afrique, n’arrive pas à en vivre. Lors de la session extraordinaire de l’Organisation internationale du cacao (ICCO) qui s’est tenue à Montpellier ce jeudi 8 décembre, la création d’une Bourse africaine du cacao a été évoquée comme une solution pour rééquilibrer le marché.
Les cours du cacao sont fixés chaque jour, et même chaque heure, dans les bourses de Londres et New York, loin des zones de production. D’où la proposition faite par l’Organisation internationale du cacao (ICCO), qui réunit producteurs et acheteurs. Une idée qui est évoquée depuis un an maintenant, mais qui a été enfin formalisée. « Le conseil de l’ICCO a donné son accord de principe pour lancer une étude sur la mise en place d’une bourse du cacao en Afrique, déclare Michel Arrion, le directeur général de l’ICCO. Cette bourse se concentrerait sur les quatre gros producteurs africains que sont la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria et le Cameroun. »
Une bourse possible qu’avec les multinationales
Ces producteurs, insatisfaits des cours du cacao, poussent à la création de cette bourse. Mais rien ne pourra se faire sans la partie adverse. « La bourse ne marchera que si les acheteurs le veulent. Donc ça fait partie des termes de référence des consultants : obligation absolue de consulter étroitement le secteur privé, les acheteurs, les transformateurs. Il va falloir faire de gros efforts des deux côtés.»
Une lutte qui s’annonce déjà bien inégale entre les cinq millions de petits producteurs d’un côté, et de l’autre la petite dizaine de multinationales qui monopolise le marché du cacao.
RFI