Azali Assoumani, président sortant des Comores, a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle dès le premier tour avec 62,97% des suffrages exprimés, selon les résultats annoncés par Idrissa Said Ben Ahmada, président de la commission électorale. Cette victoire, obtenue avec officiellement 33 209 voix, lui assure un troisième mandat consécutif.
Le scrutin a été marqué par un taux de participation particulièrement bas, s’élevant à seulement 16,30%. Ce chiffre contraste fortement avec les premières estimations de la commission électorale, qui annonçaient une participation supérieure à 60%. Cette disparité soulève des questions sur la légitimité du processus électoral.
Dans le contexte politique des Comores, cette élection intervient dans un climat tendu et controversé. Azali Assoumani, un ancien militaire putschiste, dirige le pays depuis 2016 et sa réélection pour un troisième mandat soulève des interrogations quant à la démocratie dans l’archipel.
Les résultats ont été accueillis dans un silence notable de la part des candidats d’opposition, suscitant des spéculations sur leur stratégie future. Maître Ibrahim Mzimba, figure de l’opposition, a critiqué les incohérences et contradictions des chiffres annoncés. Par ailleurs, la faible participation pourrait refléter un appel au boycott de l’opposition ou un manque de confiance dans le processus électoral.
Les observateurs internationaux, notamment de l’Organisation internationale de la Francophonie et de l’Union africaine, ont jugé le scrutin globalement libre et transparent. Cette position contraste cependant avec les déclarations des cinq candidats d’opposition, qui ont dénoncé des fraudes et des bourrages d’urnes.
Azali Assoumani, assuré de rester au pouvoir jusqu’en 2029, a appelé à l’unité et au fair-play de ses concurrents. En réponse, l’opposition envisage de contester les résultats devant la chambre électorale, bien que leurs espoirs soient minces face à une Cour suprême jugée inféodée au pouvoir en place.