Le réformateur Massoud Pezeshkian, député de 69 ans, a remporté le second tour de l’élection présidentielle iranienne ce samedi, devançant l’ultraconservateur Saïd Jalili. Ce scrutin, organisé précipitamment après le décès du président Ebrahim Raïssi, a vu M. Pezeshkian recueillir plus de 16 millions de votes contre 13 millions pour son adversaire, selon des résultats préliminaires.
Massoud Pezeshkian, connu pour son plaidoyer en faveur de l’ouverture de l’Iran vers l’Occident, a exhorté ses concitoyens à collaborer avec lui pour surmonter les défis à venir. « Le chemin devant nous est difficile. Il ne sera facile qu’avec votre collaboration, empathie et confiance. Je vous tends la main », a-t-il déclaré sur X après l’annonce de sa victoire. M. Jalili a quant à lui appelé ses partisans à respecter le résultat et à soutenir le nouveau président.
Cette élection s’est déroulée dans un climat de mécontentement populaire, exacerbée par une économie en crise due aux sanctions internationales. La participation, marquée par une forte abstention au premier tour, a finalement atteint 49,8%. Les électeurs iraniens, confrontés à des difficultés économiques croissantes, ont exprimé leur désir de changement en élisant un réformateur.
Malgré cette victoire, M. Pezeshkian devra naviguer dans un système où le pouvoir présidentiel est limité par l’autorité du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Sa promesse de “relations constructives” avec les États-Unis et les pays européens pour sortir l’Iran de son isolement sera mise à l’épreuve. La domination conservatrice sur les autres institutions de l’État constituera un obstacle majeur à ses réformes.
Surnommé “le docteur” par beaucoup d’Iraniens, Massoud Pezeshkian, qui a élevé seul ses enfants après un tragique accident de voiture, se présente comme la voix des sans-voix. Son élection est perçue comme une rupture avec la série d’élections nationales dominées par les conservateurs.
Le scrutin a été suivi de près à l’international, l’Iran jouant un rôle central dans plusieurs crises géopolitiques, dont la guerre à Gaza et le dossier nucléaire. Alors que M. Pezeshkian plaide pour un Iran plus ouvert, son adversaire Saïd Jalili est connu pour ses positions inflexibles face aux puissances occidentales. La question du voile obligatoire pour les femmes, un sujet brûlant suite aux manifestations de 2022, sera également un défi pour le nouveau président.