Le Paris Saint‑Germain a confirmé, le 16 avril, la prolongation de son partenariat avec la marque de promotion touristique « Visit Rwanda » pour trois années supplémentaires, soit jusqu’à la fin de la saison 2027‑2028. L’extension survient alors que le contrat signé en 2019 devait expirer fin 2025.
Selon le Rwanda Development Board, cette collaboration a « contribué à positionner le Rwanda comme une destination de premier plan pour le tourisme et l’investissement ». Outre la présence du logo au Parc des Princes, la nouvelle mouture prévoit que « Visit Rwanda » apparaisse sur la manche des maillots du PSG lors de la Coupe du monde des clubs organisée cet été aux États‑Unis, renforçant encore la visibilité de la campagne.
Depuis janvier, une pétition lancée par des supporters du club parisien a recueilli plus de 75 000 signatures pour dénoncer l’accord, accusant Kigali d’alimenter le conflit dans l’est de la RDC. En février, la cheffe de la diplomatie congolaise a écrit au PSG pour interroger la « moralité » d’un tel partenariat. Malgré ces pressions, le club et son sponsor ont continué leur promotion, diffusant début avril une vidéo où des stars du PSG servaient du café rwandais à des fans.
En renouvelant son engagement avec le PSG, Kigali confirme sa stratégie de diplomatie sportive, déjà visible via des contrats similaires avec Arsenal et le Bayern Munich. Pour le Rwanda, la prochaine vitrine aux États‑Unis pourrait doper les arrivées touristiques post‑pandémie et attirer de nouveaux investisseurs dans l’hôtellerie et les infrastructures.
Pour le club, qui vise une croissance soutenue de ses revenus commerciaux, maintenir un partenaire premium est crucial. Mais ce choix expose le PSG à un risque réputationnel accru : ONG, supporters et élus congolais pourraient amplifier leurs actions si la situation sécuritaire au Nord‑Kivu se détériore.
Aux yeux des spécialistes du sport‑business, ces partenariats illustrent la porosité croissante entre terrain sportif et enjeux géostratégiques. Tant que les recettes publicitaires l’emportent sur le coût d’image, clubs et annonceurs conserveront ce type d’accords. Reste à voir si, sous la pression de l’opinion, la ligne rouge éthique finira par s’imposer dans les coulisses du football européen.