La République Démocratique du Congo (RDC) a prononcé des condamnations sévères à l’encontre des membres de la secte responsable de la manifestation réprimée à Goma. Parmi les condamnés, Ephraïm Bisimwa, chef de la secte, a vu sa peine de mort commuée en réclusion à perpétuité, marquant un tournant dans cette affaire tragique.
Le tribunal militaire de garnison du Nord-Kivu a jugé que les membres de cette secte étaient coupables de “participation à un mouvement insurrectionnel” et du “meurtre d’un policier” lors des événements du 30 août à Goma. La condamnation à perpétuité d’Ephraïm Bisimwa est une décision significative, allant au-delà de la demande initiale du procureur militaire, qui avait requis 20 ans de prison.
La manifestation avait pour toile de fond la présence de la Monusco et de la force régionale d’Afrique de l’Est dans la région. La secte politico-religieuse avait appelé à manifester contre leur présence. Cette répression violente a causé la mort de plus de 50 personnes, laissant une communauté meurtrie et divisée.
Les avocats de la défense considèrent ces condamnations comme excessives, arguant que leurs clients sont des “rescapés d’un massacre” et qu’ils ont plaidé non coupables. Ils ont annoncé leur intention de faire appel, laissant planer l’incertitude sur le dénouement de cette affaire judiciaire. La condamnation de Bisimwa à la réclusion à perpétuité soulève également des questions sur la justice et les peines capitales en RDC, suscitant un débat sur la proportionnalité des sanctions dans un contexte si complexe.
Lors du procès, 114 personnes ont été jugées, parmi lesquelles 62 ont été condamnées à des peines de 10 à 20 ans de prison, tandis que 52 ont été acquittées. Il est à noter que 29 mineurs arrêtés ce jour-là ont tous été acquittés par le tribunal pour enfant, ce qui atteste de la diversité des profils impliqués dans cette tragédie.
Les avocats des condamnés ont déjà annoncé leur intention de faire appel, cherchant à réviser ces verdicts qui, selon eux, ne reflètent pas la réalité des faits. Cette affaire suscite des inquiétudes quant à l’équité du système judiciaire en RDC, tout en soulignant l’importance de faire la lumière sur les circonstances exactes de cette manifestation réprimée à Goma.