Le président Macky Sall tentera-t-il de briguer un 3e mandat ? À moins d’un an de l’élection présidentielle prévue en février 2024, et dans un contexte politique très tendu sur fond de procédures judiciaires visant l’opposant Ousmane Sonko, le chef de l’État maintient toujours le flou. Mais dans un entretien paru lundi 20 mars dans l’hebdomadaire français L’Express, il estime en avoir le droit.
Ni oui, ni non. Dans cette interview à L’Express, le président Macky Sall reste sur sa ligne. Sera-t-il candidat à sa succession en 2024 ? « J’ai un agenda, un travail à faire », répond-il. « Le moment venu, je ferai savoir ma position, d’abord à mes partisans, ensuite à la population sénégalaise ».
Mais « sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps » ajoute Macky Sall, élu en 2012 pour un septennat. Son argument : lors du référendum constitutionnel de 2016 qui a acté le passage au quinquennat, le Conseil constitutionnel « a estimé que mon premier mandat était intangible et qu’il était hors de portée de la réforme », explique le président. Pour lui, « la question juridique est donc réglée », même s’il admet que le débat est « politique ».
Ces dernières semaines, des responsables de la coalition au pouvoir ont multiplié les appels à ce qu’ils qualifient de « second quinquennat » du chef de l’État. Alors que le président Macky Sall s’était publiquement engagé en 2019 à se limiter à deux mandats, « Je ne me dédis pas », répond le chef de l’État à L’Express, en parlant de « conviction du moment ». « Celle-ci peut évoluer et les circonstances peuvent m’amener à changer de position ».
Une nouvelle candidature serait « illégale » et « immorale » pour l’opposition et une grande partie de la société civile, qui met en garde face à des risques de troubles violents à venir dans le pays.