Des preuves supplémentaires du soutien du Rwanda au M23 révélées par l’ONU
Le rapport final présenté par les experts de l’ONU au Conseil de sécurité confirme une fois de plus le soutien actif du Rwanda au mouvement armé M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Malgré les dénégations répétées des autorités rwandaises, les preuves accumulées par les enquêteurs onusiens renforcent les soupçons pesant sur Kigali. Ce rapport fait suite à une année d’enquête approfondie et s’appuie sur des éléments recueillis dans les précédents rapports intermédiaires, notamment celui de décembre dernier.
Des témoignages et des preuves matérielles accréditant le soutien rwandais au M23
Les experts de l’ONU ont pu rassembler diverses preuves attestant de la présence de soldats rwandais dans les territoires du Rutshuru, du Masisi et du Nyiragongo entre novembre et mars. Des entretiens, des photos et des images aériennes ont été présentés, mettant en évidence la présence de soldats portant l’uniforme rwandais. De plus, le rapport fait également état de troupes rwandaises à la frontière, dans des villes congolaises occupées par le M23. Ces éléments renforcent les allégations selon lesquelles les forces rwandaises ont renforcé les rangs du M23 afin de contrôler des points stratégiques.
Implication directe de l’armée rwandaise dans les opérations du M23
Le rapport de l’ONU identifie plusieurs officiers supérieurs rwandais impliqués dans l’organisation des opérations du M23 en RDC. Le général James Kabarebe, actuel conseiller défense et sécurité du président Paul Kagame, est notamment cité comme étant le cerveau derrière ces opérations. Des preuves matérielles, telles qu’un ordinateur portable contenant des notes en anglais et en kinyarwanda, ont été découvertes à Mushaki, dans le territoire de Masisi. Ces documents détaillent les noms et les grades des soldats et des commandants soupçonnés d’appartenir à l’armée rwandaise et envoyés en mission.
Objectifs de Kigali et constatations sur le terrain
Selon les informations recueillies par les experts de l’ONU, le soutien du Rwanda au M23 vise à sécuriser des sites miniers et à affaiblir le groupe armé FDLR, principalement composé de Hutus et soutien régulier de l’armée congolaise. Malgré les prétendus retraits du M23 en faveur de la force est-africaine, le rapport souligne que ces mouvements de troupes n’étaient que superficiels, avec les combattants toujours présents ou redéployés dans les zones concernées. Selon les estimations, le nombre total de combattants du M23 avoisinerait les 3000, suite à la formation de nouvelles recrues.