De nouvelles sanctions américaines ont été imposées contre des entités et des individus impliqués dans des activités aurifères en Afrique subsaharienne, dans le but de combattre les transactions illégales en République centrafricaine, au profit du groupe Wagner. Les sanctions ciblent spécifiquement Midas Ressources, une société enregistrée en Centrafrique, appartenant à Incomad (Investment Corporation Madagascar), qui a été créée en 2019 avec Evgueni Prigojine, possédant une coentreprise minière avec une entreprise d’État malgache.
Midas Ressources, représentée par un citoyen malgache, a obtenu fin 2019 le permis d’exploitation de la mine d’or de Ndassima, considérée comme l’une des plus prometteuses du pays. Cette mine était auparavant détenue par une entreprise canadienne, Axmin, qui n’a jamais pu l’exploiter en raison de l’insécurité. Sous la protection des mercenaires de Wagner, Midas Ressources a considérablement développé le gisement en utilisant les chaînes d’approvisionnement et les capacités d’exportation d’autres sociétés liées à Evgueni Prigojine. Selon une enquête de l’agence Bloomberg, Ndassima pourrait maintenant produire plus de quatre tonnes d’or par an, d’une valeur d’environ 290 millions de dollars, échappant ainsi à tout contrôle de l’État centrafricain.
Une autre entreprise visée par les sanctions américaines est Diamville, qui exporte des diamants centrafricains en contournant les certifications internationales du processus de Kimberley, avec l’aide de certificats camerounais. Diamville, tout comme Midas Ressources, a également été sanctionnée par l’Union européenne. Les sanctions du Trésor américain envoient un message politique aux États, aux entreprises et aux individus qui collaborent ou envisagent de le faire avec des entités liées à Evgueni Prigojine.
Les sanctions américaines ont pour objectif de dissuader les personnes et les entités impliquées dans les activités de Wagner en Afrique. Elles ont des répercussions sur l’ensemble de l’écosystème qui soutient ces sociétés, en limitant leurs possibilités d’achat d’équipements et en restreignant les transactions financières. Cependant, certaines questions se posent quant à l’efficacité réelle de ces sanctions, car les sociétés écrans de Wagner sont souvent remplacées par de nouvelles entreprises. Malgré les mesures prises, les activités économiques liées à Prigojine se développent toujours, comme en témoigne la constitution d’un hub logistique au port de Douala, au Cameroun.