Réactions en cascade suite à la modification du Code électoral au Gabon
Au Gabon, l’annonce de la révision du Code électoral en pleine période électorale a déclenché une série de réactions. Un point en particulier fait l’objet de vives controverses : la suppression de l’enveloppe destinée aux électeurs pour y glisser les bulletins de leurs candidats, communément appelée “enveloppe poubelle”. Alors que l’opposition dénonce vigoureusement cette mesure, le pouvoir affirme qu’elle répond à une recommandation formulée par l’opposition elle-même dans un mémorandum adressé à la Cour constitutionnelle. Pour mieux comprendre la situation, notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma, s’est entretenu avec Jean Robert Goulongana, vice-président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), député et président d’un groupe parlementaire de l’opposition.
Le “bulletin unique” au cœur du débat
Selon Jean Robert Goulongana, l’enveloppe contestée a bien été évoquée dans le mémorandum de l’opposition. Cependant, il précise que cette demande était soumise à une condition : l’introduction du “bulletin unique”. En effet, l’objectif était de faciliter le vote en éliminant le besoin de coller l’enveloppe, car le bulletin unique s’insère directement à l’intérieur. Si le gouvernement a répondu favorablement à cette requête en supprimant partiellement l’enveloppe, le RPM craint que cela ouvre la porte à des pratiques d’achat de votes et compromette ainsi le caractère secret du scrutin.
Une demande partiellement satisfaite, source de méfiance
Le parti RPM reproche au gouvernement de n’avoir que partiellement pris en compte leur doléance, suscitant ainsi une méfiance croissante. Selon Jean Robert Goulongana, cette situation pourrait favoriser la manipulation des votes à travers des pratiques corruptives. Il insiste sur l’importance du vote secret et exprime son inquiétude face à la possibilité que des individus puissent trahir leur vote en échange d’argent. Si la Cour constitutionnelle refuse d’annuler cette loi modifiée, le parti RPM se réserve le droit de prendre une décision quant à leur participation aux prochaines élections.
Une décision à venir
Face à cette situation délicate, le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) ne se précipite pas quant à sa participation éventuelle aux urnes. Le parti prendra le temps d’analyser la situation et consultera ses instances pour décider de la marche à suivre. Dans l’attente de la décision de la Cour constitutionnelle, le débat sur la loi électorale au Gabon reste au cœur des préoccupations, suscitant des débats passionnés entre le pouvoir et l’opposition. AfricaPresse.com continuera de suivre de près l’évolution de la situation pour informer au mieux ses lecteurs.