Dans un communiqué conjoint publié lundi soir, le Mali et le Burkina Faso ont exprimé leur mise en garde contre toute éventuelle intervention militaire au Niger. Ils ont averti que toute tentative d’intervention serait considérée comme une « déclaration de guerre ». Les deux pays ont également affirmé que de telles mesures entraîneraient leur retrait de la CEDEAO, tout en adoptant des actions de légitime défense en soutien au peuple nigérien et à ses forces armées.
Un appel à éviter une répétition des erreurs passées
Le Mali et le Burkina Faso ont souligné les conséquences désastreuses qu’une intervention militaire pourrait avoir sur la région, la comparant à l’intervention unilatérale de l’OTAN en Libye. Ils ont mis en garde contre le risque de déstabilisation dans l’ensemble du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, pointant du doigt l’expansion du terrorisme suite à cette intervention. Les deux pays ont exprimé leur indignation face à l’inaction et à la complicité passive de certaines organisations régionales et de dirigeants politiques envers les États et peuples victimes de terrorisme depuis une décennie.
Solidarité et refus de sanctions illégitimes
Le Mali et le Burkina Faso ont affiché leur solidarité envers le peuple nigérien, dénonçant fermement l’adoption de sanctions qui aggravent les souffrances des populations et mettent en péril l’esprit de panafricanisme. Ils ont rejeté l’application de ces sanctions illégales et inhumaines contre le peuple et les autorités du Niger. Cette prise de position ferme fait suite à la divulgation des conclusions des sommets extraordinaires de la CEDEAO et de l’UEMOA, qui ont tenu un ultimatum aux militaires au pouvoir au Niger pour libérer et rétablir le président déchu Mohamed Bazoum dans ses fonctions.
Réactions internationales et contexte politique
Suite à l’ultimatum lancé par la CEDEAO, certains responsables politiques se sont interrogés sur une éventuelle implication des pays africains dans une opération au Niger. La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a évité de répondre directement à cette question lors d’une interview sur BFMTV. Rappelons que le CNSP avait annoncé la prise de pouvoir et la destitution du président Mohamed Bazoum dans la nuit de mercredi à jeudi, avant que l’État-Major des Armées ne se rallie aux putschistes par la suite.