Les mouvement pro-démocratie soudanais s’inquiètent d’un éventuel retour à l’ancien régime de l’époque d’Omar el-Béchir. Ils notent, depuis le coup d’État militaire il y a six mois, un retour des grandes figures du NCP, le parti de l’ancien président. Et mettent en garde contre un nouveau coup porté à la transition démocratique.
Pour l’opposition, il n’y a aucun doute : la junte militaire est en train de réhabiliter les cadres de l’ancien régime. Les opposants critiquent la complaisance de la junte envers l’ex-président. Détenu depuis sa destitution il y a trois ans, Omar el-Béchir, a récemment été transféré dans un hôpital militaire. Et ses avocats plaident pour qu’il soit placé en résidence surveillée.
L’opposition s’alarme également du retour discret de fonctionnaires de l’ancien régime à leur poste, notamment aux ministères de la Santé et de la Justice.
Elle dénonce enfin l’acquittement récent de treize figures du parti d’Omar el-Béchir dont son numéro 1, Ibrahim Gandhour, qui s’est empressé de soutenir le chef de la junte et son coup d’État.
Le général Burhan a besoins des islamistes, soutiens d’Omar el-Béchir, explique une chercheuse. Ils ont l’expérience du pouvoir et à un an des élections, ils contrôlent plusieurs circonscriptions.
Mais surtout, six mois après le coup d’État, le pays n’a toujours pas de gouvernement civil explique un autre chercheur. Et le général Burhan a besoin de ces islamistes pour élargir sa base, former un gouvernement incluant des civils, qui lui permettra de débloquer l’aide internationale et d’aller aux élections.