Le président de la Fédération gabonaise de football, Pierre Alain Mounguengui, réélu pour un troisième mandat de quatre ans il y a moins d’une semaine, est en garde à vue depuis jeudi. Il est accusé d’avoir couvert des actes de pédophilie dans les milieux du football.
Pierre Alain Mounguengui est en garde à vue dans les locaux de la très redoutable Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire. Il a été longuement entendu jeudi pour avoir couvert les crimes de pédophilie dans le football gabonais depuis 30 ans.
En décembre dernier, le journaliste français Romain Molina avait publié dans un journal britannique une enquête sur la pédophilie dans le sport au Gabon. Plusieurs entraineurs sont actuellement en détention préventive suite aux révélations du journaliste. Et désormais, c’est le président de la Fédération gabonaise de football qui est inquiété.
Durant son audition, Pierre Alain Mounguengui a été confronté à Parfait Ndong, un ancien cadre du football qui avait démissionné parce qu’il dénonçait la pédophilie dont étaient victimes les petits Gabonais.
Parfait Ndong aurait confié aux enquêteurs qu’il avait alerté le président de la Fédération sur ce honteux phénomène. Celui-ci n’aurait pris aucune disposition pour mettre fin à cette pratique.
« Ce matin, je me suis rendu [auprès de lui, NDLR], et je n’ai pas pu le rencontrer alors que la loi m’autorise à m’entretenir durant une heure avec mon client, indique Maître Henri Gey, avocat de Pierre Alain Mounguengui. Je ne sais donc pas ce qui lui est reproché. Je saisis le procureur de la République pour que les droits de mon client soient préservés. »
Elu président de la Fédération gabonaise de football en 2014, Pierre Alain Mounguengui a été réélu il y a une semaine. Ses proches dénoncent un harcèlement politique. Selon eux, le gouvernement ne voulait pas qu’il brigue ce troisième mandat.