Dans un revirement inattendu, les deux principaux syndicats du Nigeria, le Nigeria Labour Congress (NLC) et le Trade Union Congress (TUC), ont annoncé la suspension de leur appel à la grève nationale prévue pour demain. Cette décision fait suite à des pourparlers intensifs entre les syndicats et le gouvernement, qui ont abouti à un accord de suspension de 30 jours.
Le gouvernement a répondu aux demandes des syndicats en proposant un ensemble de mesures, notamment une augmentation de salaire de 35 000 nairas (45 dollars) par mois pendant six mois pour les employés fédéraux, ainsi que 25 000 nairas pour les travailleurs moins qualifiés. De plus, il accélérera la transition vers les bus au gaz pour les transports publics, ce qui pourrait potentiellement réduire les coûts, et suspendra temporairement la taxe sur la valeur ajoutée pour le diesel. Enfin, des allocations seront distribuées aux Nigérians les plus vulnérables.
Le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, avait précédemment annoncé une hausse temporaire du salaire minimum pour les travailleurs les moins bien payés, ainsi que des tarifs de transport public plus abordables, dans le but de compenser les effets de ses récentes réformes économiques. Cependant, certains experts restent prudents, soulignant les défis économiques considérables auxquels le gouvernement fait face, notamment en raison de l’inflation croissante.
Ikemesit Effiong, analyste en chef au cabinet SBM Intelligence à Lagos, explique que les syndicats ont longtemps réclamé des augmentations de salaires pour les fonctionnaires. Cependant, il souligne que la hausse annoncée ne compense pas totalement les pertes causées par l’inflation. De plus, de telles annonces ont été faites par le passé mais rarement mises en œuvre, en grande partie en raison des difficultés financières des gouvernements régionaux.
Cette annonce pourrait également créer des disparités salariales entre les fonctionnaires fédéraux et ceux des États, ce qui pourrait entraîner des tensions politiques. Malgré ces incertitudes, le gouvernement espère que ces mesures contribueront à apaiser les tensions sociales et à stabiliser la situation économique du pays.