L’Union européenne a officiellement annulé sa mission d’observation électorale en République démocratique du Congo (RDC). Cette décision, annoncée mercredi par le service diplomatique de l’UE, met en lumière des “contraintes techniques” indépendantes de son contrôle. Le spectre d’une observation limitée depuis Kinshasa plane désormais sur le processus électoral.
La mission de l’UE, initialement prévue pour déployer des observateurs à long terme dans la plupart des provinces de la RDC, se voit confrontée à des obstacles insurmontables. Des observateurs envoyés pour les élections du 20 décembre n’ont pas pu se déployer à travers le pays pour des raisons de sécurité, rendant leur mission impossible à terme. Cette annulation marque un revers majeur, d’autant plus que c’était la première mission d’observation européenne en RDC depuis plus de 10 ans.
La campagne électorale pour les élections parlementaires et présidentielles, débutée le 19 novembre en RDC, se déroule dans un pays de près de 100 millions d’habitants, secoué par des décennies de violences de groupes armés, principalement dans l’est. Le président Felix Tshisekedi, candidat à sa réélection, fait face à des défis sécuritaires majeurs, notamment avec le retour du M23, une ancienne rébellion soutenue par le Rwanda.
Le gouvernement de Tshisekedi a décidé de ne pas renouveler au-delà du 8 décembre le mandat de la force de l’État d’Afrique de l’Est (EAC) déployée contre le M23. En parallèle, la Mission de maintien de la paix de l’ONU en RDC (Monusco) prévoit le retrait de ses 14 000 Casques bleus, principalement dans l’est. L’UE, tout en encourageant les autorités congolaises à garantir les droits politiques et civils lors des élections, explore d’autres options, y compris la possibilité de maintenir une mission d’experts électoraux depuis la capitale.