Karim Wade, candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) à l’élection présidentielle sénégalaise, se trouve au cœur d’une polémique sur sa double nationalité franco-sénégalaise. Bien que son dossier de candidature ait été validé par le Conseil Constitutionnel, des informations contradictoires émergent quant à sa nationalité française, ce qui pourrait contredire les conditions constitutionnelles de la candidature présidentielle au Sénégal.
Selon la Constitution sénégalaise, tout candidat à la présidence doit être exclusivement de nationalité sénégalaise. Or, Thierno Alassane Sall, un autre candidat, met en doute cette exclusivité pour Karim Wade. Il envisage même de déposer une requête auprès du Conseil Constitutionnel, s’appuyant sur des sources indiquant que Wade pourrait toujours posséder la nationalité française. Cette situation soulève des interrogations sur l’éligibilité de Wade, déjà sujet de controverses passées.
Le débat sur la nationalité de Karim Wade n’est pas nouveau. Sa candidature à la présidentielle de 2019 avait été rejetée pour inéligibilité après une condamnation pour enrichissement illicite. À cette époque, la question de sa double nationalité avait déjà été soulevée. Des rapports indiquaient que Wade avait tenté de renoncer à sa nationalité française à l’ambassade de France à Doha, pour se conformer à la loi sénégalaise.
L’enjeu de cette controverse dépasse la simple question de la nationalité de Karim Wade. Elle interroge sur la transparence des processus électoraux et la rigueur dans l’application des lois constitutionnelles au Sénégal. La situation actuelle, où Wade figure toujours sur les listes électorales françaises, laisse planer un doute sur la validité de sa candidature, et pourrait influencer le paysage politique sénégalais.
La coalition Karim 2024, soutenant sa candidature, réfute ces accusations, qualifiant les questions sur sa nationalité de “fantaisistes” et affirmant que le Conseil Constitutionnel a déjà tranché la question. Ils insistent sur le fait que Wade a respecté toutes les formalités légales, y compris la renonciation à sa nationalité française, validée par les autorités françaises.
Malgré ces affirmations, une vérification sur service-public.fr montre que Karim Wade est toujours inscrit sur les listes électorales françaises. Cela soulève une dissonance juridique, car la perte de la nationalité française devrait normalement entraîner la radiation des listes électorales. Ce flou maintient le débat ouvert et soulève des questions sur la clarté des procédures de renonciation à la nationalité.