Ce montant qui n’intègre pas les 37 milliards FCFA de crédit à gestion centrale connaît une baisse de 3 milliards FCFA par rapport à 2023.
La cérémonie solennelle de lancement de l’exécution du budget de l’état des établissements publics, des collectivités décentralisées et d’autres organismes subventionnés, au titre de l’exercice budgétaire de l’année 2024 dans la région de l’Est a drainé du beau monde, comme à l’accoutumé au parc Sembe Lecco de Bertoua. L’évènement tenu les 16 et 17 janvier 2024 rentre dans le cadre de l’accompagnement technique, que le ministère des finances en liaison avec d’autres départements ministériels assure aux acteurs de la dépense publique en début d’exercice. De manière spécifique, l’exercice concerne en premier chef les intervenants dans la chaîne budgétaire, qui est l’instrument de mise en œuvre de politique publique permettant à l’état de fixer les niveaux de recettes et de dépenses nécessaires pour la réalisation de ses objectifs.
Dans cette veine, il ressort des allocutions, que le budget de l’exercice 2024 du pays est estimé à près de 7000 milliards de FCFA, avec une augmentation d’un peu plus de 13 milliards FCFA. Dans la région de l’Est, l’enveloppe budgétaire s’élève à plus de 37 milliards FCFA de crédits à gestion centrale et de plus de 21 milliards de FCFA à gestion locale, soit plus de 7 milliards FCFA pour le fonctionnement et 13 milliards pour l’investissement, contre 24 milliards pour l’exercice 2023. Au cours de l’année budgétaire, les crédits d’investissement serviront à la construction, à l’extension, à la maintenance et à la réhabilitation d’infrastructures éducatives du conseil régional estimé à plus de 219 millions FCFA, à la poursuite de la construction de la délégation régionale de l’éducation de base à hauteur de 230 millions FCFA, à la poursuite de la construction de la délégation régionale des sports et de l’éducation physique pour 30 millions FCFA, à l’équipement et au paiement des aérés de la maîtrise d’œuvre de la résidence du gouverneur de la région de l’Est, évalués à 60 millions FCFA, à la réhabilitation de la résidence du préfet du Haut-Nyong fixée à 15millions FCFA et à la construction d’un mur à la prison centrale de Bertoua à hauteur de 59 millions FCFA entre autres. « Pour une exécution efficiente de la loi des finances, le respect scrupuleux des mesures et des procédures contenues dans la circulaire portant instruction relative à l’exécution de la loi de finances, au suivi et au contrôle du budget de l’état et d’autres entités publiques pour l’exercice 2024 et ses documents annexes devra être de rigueur », insiste le gouverneur de la région de l’Est, Grégoire Mvongo.
Toutefois, l’exécution de la dépense publique dans la région s’est heurtée les années antérieures à de dysfonctionnements entravant la réalisation du budget de l’état. Notamment le retard dans la passation des marchés, la non maîtrise de certains maillons de la chaîne des lois, des procédures et des règlements régissant la loi de finances, le refus de certains ordonnateurs de se conformer à l’avis de la commission de passation de marchés, l’enlisement de certains ordonnateurs dans de pratiques budgétaires peu orthodoxes visant à tronquer les crédits de fonctionnement contre de avance de trésorerie, le déficit de maturation de certains projets et la réticence à passer certains projets par procédure d’appels d’offres. Ainsi, pour pallier à certains de ces entraves « j’engage le contrôleur financier régional à tenir une réunion de clarification des compétences respectives avec les ingénieurs concernés et de me rendre compte dans de meilleurs délais de ses diligences », instruit le gouverneur.
En filigrane, la loi des finances accorde une place prépondérante à l’activité douanière dans l’optique d’améliorer l’attractivité du Cameroun et d’assainir l’environnement des affaires. Ainsi, elle apporte des clarifications aux délais de prescription en matière douanière. A ce titre , elle fixe à trois ans le délai de prescription des opérations en droit commun et à trente ans celui relatif aux opérations de soumissions d’enlèvement direct et d’acquit-à-caution, ainsi que pour toutes les opérations douanières liées au commerce extérieur lorsque l’Administration des Douanes n’a pas été mise en situation de connaitre l’existence de sa créance des droits et taxes de douane au moment de l’importation. Pour lutter contre la contrebande, la contrefaçon et les trafics illicites , les voyageurs sont tenus de déclarer les fonds d’un montant supérieur à cinq millions de F CFA en devise et F CFA confondus, aux services des douanes , lors du franchissement de la frontière.
Emeline NNANG