À la veille de l’ouverture officielle de la campagne présidentielle sénégalaise, le président Macky Sall a pris la nation par surprise en annonçant l’abrogation du décret qui convoquait le corps électoral pour le 25 février 2024. Cette décision annule de facto la tenue de l’élection présidentielle prévue, mettant en pause un processus électoral auquel devaient participer vingt candidats.
Le président sénégalais justifie son action par la nécessité de ne pas entraver le travail d’une commission parlementaire récemment mise en place pour enquêter sur l’intégrité de deux juges du Conseil constitutionnel. Cette décision, selon lui, vise à garantir une élection libre, transparente, et inclusive, sans pour autant fixer une nouvelle date pour le scrutin.
Le report intervient dans un climat de tension politique, exacerbé par l’exclusion de deux figures majeures de l’opposition et la mise en lumière de contestations autour de l’intégrité du processus électoral. La mise en place de la commission d’enquête parlementaire sur l’intégrité de membres du Conseil constitutionnel soulève des interrogations quant à la capacité de l’institution à garantir une élection équitable.
Vers un dialogue national ?
Macky Sall appelle à un dialogue national ouvert pour discuter des conditions d’une élection présidentielle qui réponde aux attentes de transparence et d’inclusivité. Cette proposition suggère une volonté de dépassement de la crise actuelle par le dialogue, même si les détails de ce processus restent à définir.
Le report d’une élection présidentielle au suffrage universel direct est un événement sans précédent au Sénégal depuis 1963. Cette décision, qualifiée de séisme politique par certains, marque un tournant dans l’histoire politique du pays, reflétant les défis auxquels fait face la démocratie sénégalaise.
L’annonce a laissé de nombreuses questions sans réponse, notamment sur la date à laquelle l’élection pourrait finalement se tenir. La décision de Macky Sall ouvre la voie à une période d’incertitude politique, où le dialogue national et les conclusions de l’enquête parlementaire joueront un rôle crucial dans la détermination des prochaines étapes du processus électoral au Sénégal.