Par RFI
D’un côté, Abdelhamid Dbeibah, reconnu par la communauté internationale mais dont la mission a expiré en décembre dernier. De l’autre, Fathi Bahchagha, désigné par le Parlement en mars 2022.
Afin de faire baisser la tension entre les différentes forces et milices de l’Ouest libyen divisées entre les deux Premiers ministres en place, le président Mohamad El-Menfi a ordonné à toutes les unités militaires de ne pas quitter leurs bases sans son accord. Cette décision fait aussi suite à l’entrevue, jeudi, entre le président Mohamad el-Menfi, le chef suprême des forces armées, et Mohamad al-Haddad, le chef de l’armée.
Dans un courrier envoyé au Conseil présidentiel, Abdelhamid Dbeibah indique son intention de créer un centre de commandement militaire parallèle regroupant différentes milices sécuritaires à l’Ouest libyen. Un appareil qui sera, selon son courrier, placé sous sa direction puisqu’il a gardé le portefeuille du ministre de la Défense.
Selon lui, le but est de déloger les groupes sympathisants du gouvernement de Fathi Bachagha détenant les terminaux pétroliers, empêchant ainsi les exportations. Mais selon plusieurs observateurs, Dbeibah cherche à s’offrir des appuis nécessaires pour lutter contre son adversaire Bachagha.
Mohamad al-Haddad, le chef de l’armée de l’Ouest libyen, a martelé ces derniers jours qu’il refuse de faire entrer l’armée dans la lutte de pouvoir. Il a appelé à ne pas politiser les institutions de l’État. Sans nommer le Premier ministre Dbeibah, il a affirmé que « l’armée ne fera aucune guerre pour servir les intérêts de certaines personnes ».
Plus tôt dans la semaine, des informations rapportaient que le Premier ministre Dbeibah avait démis Mohamad al-Haddad de ses fonctions pour le remplacer par un proche, mais le porte-parole du gouvernement a très vite nié ses informations.