Le 19 février 2024, un accord de coopération sur les matières premières a été signé entre le Rwanda et l’Union européenne (UE), suscitant une vague de critiques de la part de la République démocratique du Congo (RDC). Cette dernière accuse cet accord d’encourager le pillage de ses ressources minérales, exploit exploité depuis plus de deux décennies par certains pays étrangers, y compris le Rwanda.
La RDC soulève des préoccupations quant à l’exploitation de ses minerais, notamment le tantale et le niobium, essentiels dans la fabrication de technologies de pointe. Kinshasa affirme que le sous-sol rwandais est dépourvu de ces ressources précieuses, suggérant ainsi que le Rwanda tire ses minerais directement du sol congolais. Cette situation soulève des questions sur la contradiction entre les actions de l’UE et ses principes fondamentaux, notamment le respect des droits humains.
Depuis des années, l’est de la RDC est le théâtre d’une instabilité chronique, exacerbée par la présence de l’armée rwandaise et le soutien à divers groupes rebelles, dont le M23. Cette région riche en ressources a longtemps été le centre d’un conflit économique marqué par l’exploitation et le commerce illicite des minerais, contribuant ainsi à une insécurité persistante.
L’accord signé entre le Rwanda et l’UE vise à développer les compétences dans le secteur minier et à améliorer la transparence ainsi que la traçabilité des ressources. Toutefois, la RDC demande à l’UE de clarifier sa position face à cette situation ambiguë, espérant une contribution effective à la résolution de la crise sécuritaire dans la région.
L’Union européenne défend vigoureusement cet accord, affirmant son rôle d’acteur objectif dans la région. Elle insiste sur le fait qu’elle ne prend pas parti et condamne régulièrement les agissements des groupes armés dans l’est de la RDC. L’UE met également en avant son cadre de sanctions destiné à cibler les violations graves des droits de l’homme et les acteurs impliqués dans des conflits armés.
Alors que la RDC exprime son mécontentement et demande des clarifications, l’UE continue de promouvoir son partenariat avec le Rwanda comme un projet durable et responsable. Ce différend met en lumière les tensions régionales et les défis liés à l’exploitation des ressources naturelles en Afrique, dans un contexte où les intérêts économiques et politiques sont souvent étroitement entrelacés.