Bruno Bidjang, directeur général des médias du groupe L’Anecdote au Cameroun, a été inculpé et placé en détention préventive à la prison principale de Yaoundé pour “propagation de fausses nouvelles”. Cette arrestation, survenue vendredi soir, soulève des interrogations, d’autant plus que Bidjang avait été précédemment arrêté puis relâché dans l’affaire Martinez Zogo, une affaire impliquant également Jean-Pierre Amougou, le patron de L’Anecdote.
La cause de cette détention remonte à la publication, début février, d’une vidéo par Bruno Bidjang. Dans celle-ci, il critiquait l’indifférence des Camerounais face aux problèmes sociaux, leur préférant des distractions. Peu après cette diffusion, un mandat d’arrêt est émis à son encontre. Bidjang se présente volontairement aux autorités et est immédiatement mis en garde à vue.
Cette affaire survient dans un contexte déjà chargé pour le groupe L’Anecdote. Jean-Pierre Amougou Belinga, le promoteur du groupe, est inculpé dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo en janvier 2023. La répétition des arrestations au sein du même groupe de presse pointe du doigt une situation préoccupante pour la liberté d’expression au Cameroun.
Durant son interrogatoire, Bidjang a été accusé d'”atteinte à la sécurité de l’État et d’incitation à la révolte”, lui étant demandé d’adresser des excuses officielles et de retirer la vidéo incriminée. Sa mise en détention interroge sur l’équilibre entre sécurité nationale et liberté de presse, ainsi que sur les méthodes de répression des voix dissidentes au Cameroun.
Cette arrestation et les charges retenues contre Bruno Bidjang révèlent les défis auxquels sont confrontés les journalistes dans l’exercice de leur profession. Alors que le Cameroun traverse une période de tensions politiques et sociales, la situation de Bidjang et d’autres journalistes souligne l’importance cruciale de la liberté de presse et du droit à une information libre et indépendante. La communauté internationale, les organisations de défense des droits de l’homme et les acteurs du secteur des médias sont invités à suivre de près l’évolution de cette affaire, qui pourrait devenir un cas emblématique des limites de l’expression et des libertés fondamentales dans le pays.
En conclusion, l’incarcération de Bruno Bidjang met en lumière les tensions persistantes entre le pouvoir et les médias au Cameroun. Elle pose des questions fondamentales sur la liberté d’expression, la justice et la manière dont les gouvernements répondent aux critiques. À mesure que cette affaire se développe, elle sera sans doute scrutée tant au niveau national qu’international, offrant une opportunité de réaffirmer l’importance de la presse libre comme pilier de toute démocratie.