Au Cameroun, la diffusion d’un documentaire consacré à Paul Biya, président au pouvoir depuis près de quarante ans, a ravivé les débats sur ses intentions pour la prochaine élection présidentielle. Intitulé « Paul Biya, un grand homme d’État au destin prodigieux », ce film a été projeté sur plusieurs chaînes télévisées et lors d’un événement à Yaoundé, suscitant de vives réactions.
Produit sous la supervision d’un haut cadre de la présidence, ce documentaire visait à présenter le chef d’État sous un jour nouveau, mettant en avant ses réalisations tant sur la scène nationale qu’internationale. Selon la productrice, Cathy Meba, l’œuvre cherchait à rectifier une image souvent altérée du président, célébrant son engagement pour le Cameroun.
La projection a attiré l’élite politico-administrative de la capitale, reflétant soit un signe de soutien indéfectible soit une préparation psychologique pour un potentiel huitième mandat. Ce contexte intervient alors que la question de la succession et de l’alternance politique est de plus en plus prégnante au Cameroun.
Alors que certains envisagent déjà les élections de 2025, l’absence de déclaration de Paul Biya quant à une nouvelle candidature alimente les spéculations. Le documentaire semble ainsi jouer un rôle dans la stratégie de communication du président, entre démonstration de pouvoir et réponse aux critiques.
L’impact de ce documentaire dépasse la simple glorification d’un homme. Il interroge sur l’avenir politique d’un pays à la croisée des chemins, entre désir de continuité et aspiration au changement. L’heure est à la réflexion sur ce que sera le Cameroun de demain.
Les réactions post-diffusion témoignent d’un pays attentif et en quête de direction. Le choix de Paul Biya, s’il décidait de se représenter, définira non seulement l’avenir immédiat du Cameroun mais aussi l’héritage qu’il souhaite laisser.