Suite au coup d’État militaire du 30 août 2023 au Gabon, Ali Bongo Ondimba, ancien président, sa femme Sylvia, et trois de leurs enfants se trouvent en résidence surveillée. Ils ont officiellement demandé à un groupe de travail de l’ONU de reconnaître leur situation comme une «détention arbitraire», cherchant à attirer l’attention internationale sur leur cas.
La famille Bongo vit coupée du monde, sans moyen de communication et sans faire l’objet de poursuites officielles par les autorités gabonaises. Leur plainte, portée par leurs avocats parisiens, souligne une séquestration sans cadre légal, tentant en vain d’obtenir un droit de visite à l’ancien président et sa famille, enfermés et isolés.
Avant leur chute, les Bongo ont régné sur le Gabon pendant 55 ans, marquant l’histoire du pays par une ère de «corruption massive» et de «mauvaise gouvernance» selon leurs opposants. Ce contexte a culminé avec le coup d’État de l’armée, plongeant la famille dans une situation précaire et exposant les failles d’une gouvernance longtemps contestée.
Les avocats de la famille ont particulièrement souligné le traitement réservé à Sylvia Bongo et à son fils aîné Noureddin, citoyens français, décrivant des actes de torture psychologique et physique. La situation alarmante de Sylvia, inculpée sans accès à un avocat, et les tortures subies par Noureddin révèlent une crise humanitaire potentiellement grave au cœur de Libreville, exacerbée par une vengeance politique.
Les démarches des avocats auprès du Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU visent à mobiliser une réponse internationale face à cette violation des droits humains. Cependant, malgré les accusations de tortures et de traitements inhumains, les réactions internationales restent pour l’instant timides, avec peu de reconnaissance officielle des faits allégués.
L’avenir de la famille Bongo, une fois au centre du pouvoir gabonais, est désormais incertain. Leur appel à l’ONU souligne une lutte pour la justice et la reconnaissance des droits humains, dans un pays où l’équilibre politique et social reste précaire. Cette affaire met en lumière les défis auxquels est confronté le Gabon post-coup d’État, entre aspiration à la démocratie et héritage d’un régime contesté.