À Madagascar, un événement politique majeur s’est produit avec la destitution de Christine Razanamahasoa, la présidente de l’Assemblée nationale. Cette décision, prise par la Haute Cour constitutionnelle, fait suite à une requête déposée par le TGV-IRD, le parti présidentiel et formation politique d’origine de Razanamahasoa. L’accusation principale porte sur un écart notable de la ligne du parti, souligné quelques jours après un discours critique de l’état du pays par Razanamahasoa.
La Cour justifie cette éviction par une « violation flagrante » des directives du parti présidentiel, invoquant l’article 72 de la Constitution malgache. Cette décision intervient après que Razanamahasoa a été exclue de son parti en novembre, suite à sa demande d’annulation de l’élection présidentielle. Plus récemment, elle a publiquement dénoncé la « pauvreté extrême » dans laquelle le pays s’enlise, attribuant la faute à une défaillance humaine plutôt qu’à une structure défectueuse.
Ce revirement spectaculaire de la politique malgache s’inscrit dans une série d’événements récents où Razanamahasoa s’est de plus en plus éloignée de la ligne du TGV-IRD, critiquant ouvertement les dirigeants du pays. Son exclusion du parti en novembre dernier et ses déclarations publiques contre l’état de la nation ont marqué les prémices de sa chute politique.
La procédure de destitution, que Razanamahasoa a qualifiée d’« illégale » pour non-respect des délais de défense, met en lumière des tensions croissantes autour de la démocratie à Madagascar. La rapidité de sa déchéance et l’absence de sa défense lors de l’audience soulèvent des questions sur l’état de droit et la justice dans le processus politique malgache.
Razanamahasoa et son avocat ont choisi de ne pas participer à l’audience publique organisée par la HCC, une décision qui illustre leur contestation du processus. Leur absence a été interprétée comme un refus de se conformer au cadre légal imposé par la Cour, qui a néanmoins procédé à la destitution sans leur témoignage.
Cette affaire soulève des inquiétudes quant à la solidité des institutions démocratiques malgaches et la liberté d’expression politique. L’éviction de Razanamahasoa, désormais figure symbolique de l’opposition à la conduite actuelle du gouvernement, pourrait annoncer une période de turbulence politique et de remise en question des pratiques démocratiques au sein de l’île.