Dans une décision surprenante annoncée vendredi soir, le président Faure Gnassingbé a exigé que la nouvelle Constitution togolaise, adoptée lundi dernier, soit renvoyée à l’Assemblée nationale pour une seconde lecture. Cette démarche s’inscrit dans le désir du président de revisiter le texte législatif, qui a éveillé un vif débat parmi les opposants et la société civile pour ses dispositions controversées.
Le choix présidentiel intervient après une vague de critiques émanant de divers secteurs de la société togolaise. Les dispositions proposées, notamment l’abolition de l’élection présidentielle au suffrage universel direct au profit d’un système où le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale deviendrait président du Conseil pour six ans, ont été perçues comme une menace à la démocratie par plusieurs. La réception du texte a été marquée par une désapprobation généralisée, y compris de la part des leaders religieux et des organisations de la société civile, qui voient dans cette réforme un coup de force politique.
L’initiative de réforme constitutionnelle survient dans un climat de tension croissante au Togo. La modification proposée à la constitution représente un tournant potentiel dans la gouvernance du pays, en éliminant les élections présidentielles directes, une décision qui a suscité une large opposition. Cette situation intervient alors que le pays se prépare pour des élections législatives et régionales le mois prochain, ajoutant une couche supplémentaire d’incertitude au paysage politique togolais.
L’appel à une nouvelle lecture de la Constitution peut être interprété comme une tentative du président Gnassingbé de désamorcer les tensions et de montrer une ouverture au dialogue. Cependant, cette démarche soulève des questions sur l’avenir de la réforme constitutionnelle et ses implications pour la démocratie au Togo. Les développements futurs seront cruciaux pour déterminer si cette initiative peut mener à un consensus ou si elle exacerberra les divisions au sein de la société togolaise.
Le Président de la République demande à l’Assemblée nationale une deuxième lecture de la loi portant révision de la Constitution togolaise.#PresidenceTogolaise 🇹🇬 pic.twitter.com/3C4v6agVBD
— Présidence Togolaise/Togolese Presidency (@PresidenceTg) March 29, 2024