La première session parlementaire de l’année 2024 au Cameroun s’est achevée sans l’adoption d’une seule loi, un fait inédit qui soulève des questions sur le fonctionnement de l’institution. Durant cette session, aucune interaction formelle n’a eu lieu entre les députés et les membres du gouvernement, marquant un manque de dynamisme au sein de l’Assemblée nationale.
Des voix s’élèvent, notamment parmi les députés de l’opposition, pour critiquer cette session qualifiée de “décevante”. La session s’est limitée à l’ouverture plénière et à une élection du bureau de l’Assemblée nationale qui a vu la reconduction de Cavayé Yéguié Djibril, président de l’Assemblée pour la 32ème année consécutive. La lenteur du processus et l’absence d’activités législatives ultérieures sont particulièrement pointées du doigt.
Ce silence législatif est surprenant, surtout compte tenu du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui prévoit des séances même en l’absence de propositions de loi. Il s’agit d’une situation préoccupante pour le fonctionnement démocratique du pays, où le Parlement joue un rôle crucial dans la surveillance de l’action gouvernementale.
Le président de l’Assemblée nationale a insisté, lors de son discours de clôture, sur la solidité des institutions camerounaises, évoquant l’entrée en fonction du Conseil constitutionnel. Néanmoins, cette assurance ne dissipe pas les inquiétudes quant à l’efficacité future du Parlement, surtout à l’approche d’une année électorale en 2025. La prochaine session en juin sera cruciale pour rétablir la confiance dans la capacité du Parlement à légiférer efficacement.