Le 15 février 2024, la Cour d’appel du Centre au Cameroun a rendu une décision cruciale, acquittant un groupe de citoyens tchadiens, initialement accusés de tentative d’assassinat contre le président de la Guinée équatoriale. Ces individus avaient été arrêtés en 2017 dans différentes villes camerounaises et après une longue procédure judiciaire, ils sont enfin déclarés non coupables de toutes les charges graves.
Cette décision infirme le jugement antérieur de 2022 où ils avaient été condamnés à de lourdes peines de prison. Toutefois, alors que les accusations principales sont levées, douze d’entre eux sont jugés coupables de “immigration clandestine”, recevant une amende et une peine qui devrait déjà être considérée comme purgée, étant donné le temps passé en détention.
L’affaire remonte à décembre 2017, lorsqu’environ 75 personnes avaient été interpellées à Yaoundé, Douala, Ebolowa et Kye-Ossi, suivant une alerte de complot contre le leader équato-guinéen. Les accusations s’étendant sur des années ont entraîné des procédures judiciaires complexes, gérées par la justice militaire, aboutissant initialement à des condamnations sévères.
Malgré leur acquittement, les douze hommes restent derrière les barreaux, une situation qui soulève des questions sur l’exécution des décisions de justice au Cameroun. Me Emmanuel Simh, l’avocat des accusés, a exprimé sa frustration face à la lenteur administrative et les obstructions potentielles dans la libération de ses clients, soulignant un défi majeur dans le système judiciaire.
L’avocat a également contacté le ministère tchadien des Affaires étrangères pour intervenir, tandis que les détenus ont directement sollicité le parquet pour accélérer leur libération. Cette situation démontre les complexités des relations diplomatiques et judiciaires entre le Cameroun et le Tchad, et met en lumière les défis des citoyens étrangers dans le système judiciaire camerounais.
L’issue de cette affaire pourrait avoir des implications significatives pour la justice et les relations internationales dans la région. La communauté internationale, ainsi que les organisations des droits de l’homme, suivent de près ce cas, espérant une résolution rapide et juste pour les Tchadiens encore détenus.