Avec la Stratégie nationale de développement du secteur financier (SNDSF) dont les activités seront lancées le 31 mai prochain par le ministre des Finances Louis Paul Motaze, le Cameroun voit désormais un peu plus grand pour ce qui concerne sa croissance. Car, la SNDSF qui s’inscrit en droite ligne de la Stratégie nationale de développement (SND30), vise à relever le niveau de performance du secteur financier camerounais et par ricochet, impulser le développement économique du pays. « Selon le scénario le moins favorable, la mise en œuvre de la SNDSF permettra d’obtenir un gain de croissance de 2,3% » par an, comme on peut le lire dans le document de présentation de cette stratégie, produit par le Comité national économique et financier du Cameroun (CNEF) qui est présidé par le ministre des Finances.
La validation de cette hypothèse, d’après le CNEF, rapprocherait le Cameroun de la trajectoire de l’émergence à l’horizon 2030 contenue dans la Stratégie nationale de développement (SND30). En effet, dans sa SND30, le Cameroun table sur une croissance moyenne annuelle qui se situerait autour de 5,6% sur la période 2021-2030. Or en 2024, le Cameroun est toujours loin de cet objectif et risque de ne pas atteindre un taux de croissance supérieur à 5% à l’horizon 2028 suivant la trajectoire actuelle de croissance du PIB du pays. Selon les données de la Banque africaine de développement (BAD), le taux de croissance du PIB réel du Cameroun s’est établi à 3,4 % en 2022.
En plus du gain de croissance, l’implémentation de la SND30 devrait permettre sur le plan budgétaire, de générer des recettes additionnelles de 105 milliards de FCFA par an, soit sur la période 2025-2030 des revenus de 630 milliards de FCFA, indique le document de présentation de la SNDSF.
La SNDSF va être mise en œuvre dans un contexte où le secteur financier camerounais, bien que dynamique, présente six faiblesses d’après l’analyse diagnostique du secteur menée en 2022. Ces faiblesses qui constituent des entraves à la contribution optimale de ce secteur à la création des richesses sont entre autres, le manque de profondeur du secteur, la difficulté d’accès eu financement des micros et PME, des manquements dans la réglementation, la faiblesse de l’innovation financière… Des faiblesses auxquelles la SNDSF devrait apporter des solutions dans l’optique de faire du Cameroun à l’horizon 2030, un pays disposant d’une place financière capable de soutenir la transformation structurelle de son économie.