Après la Covid-19 qui a pesé sur l’activité des compagnies aériennes nigérianes comme de beaucoup d’autres en Afrique, c’est désormais les prix élevés du kérosène qui menacent le secteur.
Plusieurs compagnies aériennes nigérianes ont suivi l’injonction de l’association Opérateurs aériens (AON), de suspendre des vols dès ce lundi 9 mai 2022, en raison de la hausse de 100% des prix du kérosène sur les 12 derniers mois.
« Au fil du temps, le prix du carburant d’aviation (JetA1) est passé de 190 nairas le litre à 700 nairas actuellement. Aucune compagnie aérienne au monde ne peut absorber ce genre de choc… », a expliqué l’AON dans sa note. L’organisation a choisi de mettre la pression sur les autorités, plutôt que de répercuter la hausse de ses charges de carburant sur les prix des billets. Au Nigeria, il faut parfois débourser jusqu’à 120 000 nairas (290 USD) pour un vol intérieur d’une heure.
La décision est de nature à perturber les déplacements à l’intérieur du pays. Le transport aérien représente en effet le mode de voyage le plus commode et le sécurisé au Nigeria, les déplacements par train, bus et autres types de transport exposant à des risques d’attaques terroristes ou enlèvements qui se sont multipliés dans le pays.
Toutes les compagnies ne se sont pourtant pas alignées sur les directives de l’AON. Ibom Air, dont la signature apparait pourtant sur la note de suspension, a publié hier samedi un communiqué dans lequel il dit se désolidariser du mouvement.
« Chaque compagnie aérienne a son modèle d’affaires et ses pressions uniques. Nous pensons qu’en dépit de l’escalade des prix du carburant, les compagnies aériennes qui se portent volontaires pour arrêter leurs opérations peuvent exacerber une situation déjà mauvaise », indique le communiqué.
Agence ecofin