Vladimir Poutine est arrivé au Vietnam le 20 juin pour une visite officielle. Durant ce séjour, il est prévu qu’il rencontre le nouveau président vietnamien, To Lam, ainsi que d’autres hauts dirigeants communistes. Cette visite est particulièrement notable car le Vietnam n’est pas membre de la Cour pénale internationale (CPI) et n’est donc pas concerné par le mandat d’arrêt émis contre le président russe pour des crimes de guerre présumés en Ukraine.
Pour Hanoï, la venue de Vladimir Poutine est une occasion de montrer que le Vietnam ne prend parti pour aucune des grandes puissances mondiales. En accueillant le président russe après la visite de Joe Biden en septembre dernier, le Vietnam démontre sa volonté de maintenir une politique étrangère équilibrée. Cela permet également à Poutine de prouver que les efforts occidentaux visant à l’isoler ont échoué.
Historiquement, le Vietnam a entretenu des relations privilégiées avec la Russie, son ancien allié. Les dirigeants vietnamiens, qui se qualifient encore de “camarades”, cherchent à maintenir ces liens tout en développant des relations avec d’autres grandes puissances. Bien que les États-Unis soient perçus comme un contrepoids à l’influence chinoise dans la région, le Parti communiste vietnamien reste méfiant vis-à-vis du modèle démocratique américain.
Lors de cette visite, plusieurs contrats devraient être signés, notamment dans les secteurs pétrolier et gazier. Toutefois, l’attention se porte surtout sur les éventuels accords d’armement, alors que l’équipement militaire vietnamien hérité de l’ère soviétique devient obsolète. Ces discussions, en raison de leur sensibilité, devraient rester secrètes dans le contexte international actuel.
La stratégie diplomatique du Vietnam, souvent appelée “diplomatie du bambou”, est caractérisée par une flexibilité et une solidité semblables à celles du bambou. Cette approche vise à équilibrer les relations avec les superpuissances, notamment la Chine et les États-Unis, tout en développant des partenariats multilatéraux. Cette politique permet au Vietnam de préserver son indépendance et ses intérêts nationaux.
La Russie reste le principal fournisseur d’armes du Vietnam, tandis que l’Union européenne est son principal partenaire de développement, et les États-Unis ainsi que la Chine sont ses principaux partenaires commerciaux. La visite de Vladimir Poutine permet à Hanoï de réaffirmer sa politique étrangère équilibrée. Après le rapprochement stratégique et économique scellé avec Joe Biden en septembre, le Vietnam s’apprête à signer de nombreux contrats d’armement avec la Russie, ainsi que des accords dans les secteurs du commerce, de la technologie et de l’énergie.