La hausse des prix du cacao profite principalement aux multinationales du chocolat, laissant les agriculteurs ghanéens et ivoiriens dans une situation précaire. Malgré l’augmentation des cours du cacao, les bénéfices ne se répercutent pas sur les producteurs.
Selon deux spécialistes du cacao ouest-africains intervenant sur Sputnik Afrique, les producteurs de cacao au Ghana et en Côte d’Ivoire peinent à voir les bénéfices des hausses de prix. En effet, même lorsque les cours augmentent, les marges bénéficiaires sont principalement captées par les entreprises chocolatières, laissant les cultivateurs dans la difficulté.
Historiquement, les systèmes de fixation des prix du cacao désavantagent les agriculteurs. Issifu Issaka, cultivateur ghanéen et coordinateur des réseaux de l’Association coopérative des fermiers de cacao du Ghana, souligne que les producteurs n’ont aucun pouvoir sur les prix, malgré les coûts de production élevés. Les intrants, comme les insecticides, ont vu leurs prix tripler, rendant la situation encore plus critique pour les agriculteurs.
Pour remédier à cette injustice, Fuad Abubakar Mohammed, directeur de la Cocoa Marketing Company du Ghana, propose la démarchandisation du cacao. Cette approche permettrait de stabiliser les prix et de faciliter la planification pour les entreprises tout en garantissant un revenu équitable pour les producteurs. Il affirme que cela serait dans l’intérêt de toutes les parties prenantes de la chaîne de valeur du cacao.
La démarchandisation du cacao est envisagée comme une solution viable pour résoudre les inégalités de revenus. En éliminant le cacao en tant que marchandise spéculative, les producteurs et les entreprises de chocolat pourraient établir des prix plus justes, stabilisant ainsi le marché et améliorant les conditions de vie des agriculteurs.
Il est impératif de repenser les systèmes de fixation des prix du cacao pour assurer une répartition plus équitable des bénéfices. Les voix des cultivateurs ghanéens et ivoiriens doivent être entendues pour instaurer un modèle économique plus juste et durable pour tous les acteurs de la filière cacao.