Le 22 juin, le colonel Assimi Goïta, président de la Transition du Mali, a lancé un appel urgent aux experts du Mali, du Niger et du Burkina Faso pour accélérer le processus d’abandon du franc CFA. Il a également accusé la France d’imprimer de faux billets pour déstabiliser l’économie malienne.
Goïta a explicitement accusé la France d’utiliser de faux billets de francs CFA pour saboter l’économie du Mali. Cette déclaration vise à mettre en lumière les pratiques néocoloniales persistantes et à mobiliser les efforts pour une monnaie indépendante qui garantirait la souveraineté économique des pays concernés.
Le franc CFA, créé en 1945, est souvent perçu comme un symbole de l’influence monétaire de la France en Afrique de l’Ouest. Son utilisation est largement contestée, car elle est vue comme incompatible avec les aspirations à la pleine souveraineté des nations africaines. Ce sentiment d’injustice économique est partagé par une grande partie de la population de la région.
Goïta a insisté sur la nécessité d’abandonner cette monnaie coloniale au profit d’une monnaie propre pour le Mali et ses voisins. Il a exhorté les dirigeants de l’Alliance des États du Sahel (AES) à accélérer ce processus afin de renforcer leur indépendance économique et de prévenir toute manipulation étrangère future.
En février 2024, le président de la Transition du Niger, le général Abdourahamane Tchiani, avait déjà déclaré que les pays de l’AES étaient prêts à renoncer au franc CFA pour obtenir une souveraineté totale. Cette démarche est vue comme un moyen de s’affranchir de l’emprise économique française et de favoriser un développement autonome.
Le rejet du franc CFA a également été un thème central de la campagne électorale au Sénégal, porté par des figures politiques comme Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Le nouveau Premier ministre sénégalais a souligné en mars la nécessité de trouver une alternative à cette monnaie afin de répondre aux aspirations de la population et de promouvoir la responsabilité économique locale.
Cette dynamique illustre la volonté croissante des pays africains de l’Ouest de se libérer de ce qu’ils perçoivent comme une servitude monétaire imposée par la France, et de prendre en main leur avenir économique.