Des chercheurs sud-africains ont récemment lancé une initiative audacieuse pour protéger les rhinocéros du braconnage : rendre leurs cornes radioactives. Cette expérimentation vise à décourager les braconniers en rendant les cornes toxiques pour la consommation humaine et détectables par les systèmes de contrôle des aéroports et des ports.
L’idée est d’implanter deux minuscules doses de matière radioactive dans les cornes des rhinocéros, sans danger pour les animaux mais suffisantes pour rendre la corne inutilisable sur le marché noir. Cette méthode novatrice pourrait potentiellement dissuader les braconniers, car la poudre de corne, recherchée pour ses prétendues vertus aphrodisiaques et thérapeutiques en Asie, deviendrait alors toxique.
Le braconnage des rhinocéros est un problème persistant en Afrique du Sud. En 2023, près de 500 rhinocéros ont été tués malgré les efforts de protection en place, représentant une hausse de 11% par rapport à l’année précédente. Les rhinocéros blancs sont particulièrement visés en raison de la valeur élevée de leurs cornes sur le marché noir, comparable à celle de l’or ou de la cocaïne.
Cette nouvelle méthode suscite l’enthousiasme parmi les défenseurs de la faune. L’expérimentation en est à ses débuts, avec un test initial sur 20 rhinocéros. Si les résultats sont prometteurs, cette technique pourrait être déployée à plus grande échelle. Jessica Babich, responsable du projet, souligne l’importance de suivre un protocole scientifique et éthique approprié pour garantir la santé et la protection des animaux.
L’Afrique du Sud abrite environ 80% de la population mondiale de rhinocéros blancs, estimée à moins de 13 000 spécimens. La protection de ces animaux est cruciale, car ils sont grandement menacés d’extinction. Les initiatives innovantes comme celle des cornes radioactives sont donc essentielles pour assurer leur survie à long terme.
La méthode des cornes radioactives représente une avancée potentielle dans la lutte contre le braconnage des rhinocéros. Si elle s’avère efficace, elle pourrait révolutionner les stratégies de conservation et offrir un nouvel espoir pour la protection de ces espèces emblématiques.