La Cour pénale internationale (CPI) a condamné ce mercredi 26 juin Abdoul Aziz al-Hassan, ex-chef de la police islamique jihadiste de Tombouctou, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Cette condamnation concerne des actes de torture et d’atteinte à la dignité de la personne commis en 2012 et 2013, lors de l’occupation du nord du Mali par AQMI et Ansar Dine.
Le tribunal a reconnu al-Hassan coupable de plusieurs chefs d’accusation, notamment de persécutions, de tortures et d’actes inhumains. En tant que chef zélé de la police islamique, al-Hassan appliquait strictement les sentences prononcées par le tribunal islamique contre ceux qui ne respectaient pas les lois imposées, telles que les femmes ne portant pas le voile ou les couples adultères.
Pendant l’occupation jihadiste de Tombouctou, al-Hassan a participé à la flagellation publique d’au moins 13 personnes. Selon les témoignages retenus par les juges, il flagellait ses victimes ou ordonnait qu’elles soient fouettées. Certaines femmes ont même été enfermées dans un distributeur automatique de billets, transformé en cellule près de son quartier général.
Les crimes d’al-Hassan incluent la persécution pour des motifs religieux, la mutilation et la torture. Bien qu’il ait été acquitté des chefs d’esclavage sexuel et de mariage forcé, les juges ont reconnu la gravité de ses autres crimes. La lecture du jugement, bien que lente et décousue, a souligné la sévérité des actes commis par al-Hassan.
La sentence contre al-Hassan sera décidée dans les prochaines semaines, mais il risque la perpétuité. Les victimes et les observateurs espèrent une peine exemplaire, proportionnelle à la souffrance endurée par les habitants de Tombouctou sous le régime jihadiste. Al-Hassan, vêtu d’un boubou jaune et d’un chèche blanc, a écouté le verdict sans montrer d’émotion.
L’attente d’une condamnation à perpétuité est grande parmi les victimes et les défenseurs des droits humains. Ils estiment que les crimes commis par al-Hassan, en particulier en 2012 et 2013, sont extrêmement graves et méritent une peine à la hauteur de la souffrance infligée.
Cette condamnation par la CPI marque un tournant dans la lutte contre l’impunité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Elle envoie un message fort aux responsables de telles atrocités, affirmant que la justice internationale ne restera pas silencieuse face à leurs actes.