La ville stratégique de Kanyabayonga, située dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), est tombée aux mains des rebelles du M23 le 28 juin après de violents combats. Soutenus par le Rwanda, ces rebelles ont pris le contrôle de la ville située à une centaine de kilomètres au nord de Goma, provoquant la fuite des forces armées congolaises et de leurs alliés locaux.
Kanyabayonga, considérée comme un point clé pour l’accès au nord de la province du Nord-Kivu, a été capturée après une journée d’affrontements intenses. Les rebelles, lourdement armés, sont entrés dans la ville tard dans la soirée, tuant au moins deux civils et en blessant cinq autres. “Les combattants du M23 viennent d’entrer au centre de Kanyabayonga, je viens de les voir de mes yeux”, a déclaré un habitant sous couvert d’anonymat, une information confirmée par la société civile du territoire de Lubero.
Les combats pour Kanyabayonga s’inscrivent dans un contexte de violence croissante dans l’est de la RDC, où le M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda, mène des offensives régulières. La veille, les rebelles avaient déjà pris le contrôle de Miriki Kimaka, marquant leur entrée dans le territoire de Lubero. Ces actions militaires ont entraîné un nouvel afflux de déplacés vers le nord, notamment vers Kirumba, comme l’a indiqué le colonel Alain Kiwewa, administrateur militaire du territoire de Lubero.
La chute de Kanyabayonga, une ville de plus de 60 000 habitants, ouvre désormais une voie directe vers les villes de Butembo et Béni, des centres commerciaux importants de la région. Cette avancée du M23 pourrait non seulement déstabiliser davantage la région mais aussi perturber les activités économiques cruciales pour le Nord-Kivu. Les autorités congolaises et les groupes armés locaux doivent maintenant évaluer les prochaines étapes pour tenter de reprendre le contrôle et sécuriser la population locale.
Des témoignages de résidents décrivent une situation chaotique à Kanyabayonga, avec des habitants fuyant les combats et des scènes de destruction dans les rues. “C’est une catastrophe humanitaire en devenir”, avertit un membre de la société civile, soulignant le besoin urgent d’intervention humanitaire.
Face à cette situation, les autorités congolaises et les organisations humanitaires appellent la communauté internationale à intervenir pour stabiliser la région et apporter une aide humanitaire aux déplacés. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer l’évolution de la situation à Kanyabayonga et dans les villes environnantes.