Au moins 18 personnes ont perdu la vie et des dizaines ont été blessées lors de plusieurs attentats-suicides dans la ville de Gwoza, située dans l’État de Borno, au nord-est du Nigeria, samedi dernier, [DATE].
Les attentats, survenus en plein après-midi, ont commencé par une explosion au milieu d’un mariage, causée par une femme kamikaze portant un bébé. La police rapporte que cet incident a fait six morts parmi les invités. Quelques heures plus tard, alors que les prières funéraires pour les victimes se déroulaient, une autre femme kamikaze s’est précipitée pour faire exploser une seconde bombe, augmentant le nombre de victimes. Une adolescente a ensuite déclenché une troisième explosion près de l’hôpital général de la ville.
Ces événements rappellent la méthode d’attaque préférée de Boko Haram, une secte jihadiste bien ancrée dans cette région frontalière avec le Cameroun. Connue pour utiliser des femmes kamikazes, Boko Haram cherche à instaurer un califat dans le nord-est du Nigeria en visant des cibles faciles telles que les marchés, écoles, mosquées et églises. Malgré une période de relative accalmie marquée par d’autres formes de violences comme les kidnappings et les pillages, ces attentats-suicides marquent un retour tragique de cette tactique.
Gwoza, déclarée califat par Boko Haram en 2014 après avoir été prise par le groupe, a été reprise par l’armée nigériane avec l’aide des forces tchadiennes en 2015. Cependant, la ville reste une cible constante des attaques jihadistes, les combattants se retirant souvent dans les montagnes surplombant la ville pour lancer leurs assauts. Les raids de Boko Haram dans la région continuent de tuer les hommes et d’enlever les femmes qui s’aventurent hors de la ville.
Depuis 15 ans, les violences jihadistes ont causé la mort de plus de 40 000 personnes et en ont déplacé environ deux millions dans le nord-est du Nigeria. Le conflit, s’étendant au Niger, au Cameroun et au Tchad voisins, a entraîné la formation d’une coalition militaire régionale pour lutter contre les islamistes. Cette Force multinationale mixte (FMM), composée des armées des quatre pays, reste active malgré les difficultés à éradiquer complètement Boko Haram.
La récurrence de ces attentats démontre la résilience de Boko Haram malgré les pertes territoriales. Le groupe continue d’adapter ses stratégies pour maintenir une pression constante sur la région. La communauté internationale et les forces locales doivent intensifier leurs efforts de coopération pour renforcer la sécurité et apporter une aide humanitaire indispensable aux populations affectées.