Lors du Forum sur les migrations tenu à Tripoli le 17 juillet 2024, les participants ont souligné l’importance de favoriser le développement dans les pays africains d’origine pour réduire les migrations irrégulières. Représentants 28 pays et institutions, ils ont décidé de créer un groupe de travail dédié à la définition de projets prioritaires de développement dans ces pays.
Bien que les participants aient convenu de la nécessité d’identifier des projets de développement essentiels, aucune feuille de route détaillée ni budget n’ont été annoncés. Cette initiative reste donc à ses prémices, dépendant fortement de la coopération et de l’engagement des différents acteurs internationaux pour concrétiser ces idées.
Le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah, a insisté sur l’importance de renforcer la coopération et la coordination économique entre les pays concernés. Cette rencontre marque un effort pour sortir d’une approche uniquement sécuritaire de la question migratoire, la Libye étant souvent critiquée par les ONG pour les conditions de vie des migrants sur son territoire.
L’initiative se veut une solution proactive face aux défis migratoires, cherchant à attaquer le problème à sa racine. En investissant dans le développement des pays d’origine, les participants espèrent créer des conditions propices à la rétention des populations locales, réduisant ainsi la nécessité de migrations périlleuses et souvent illégales.
Le Premier ministre libyen a réitéré le refus catégorique de toute installation permanente de migrants en Libye, rappelant que le pays abrite déjà environ 2,5 millions d’étrangers, dont une grande majorité est entrée illégalement. Ce positionnement reflète les défis démographiques et sécuritaires auxquels la Libye fait face.
En marge du forum, un accord a été signé entre la Libye et le Tchad pour le recensement et le rapatriement volontaire des ressortissants tchadiens présents en Libye. Cet accord prévoit une aide logistique et financière pour les retours volontaires, ainsi qu’un programme de réinsertion pour les rapatriés au Tchad. La sécurisation de la frontière entre les deux pays, longue de 1 200 km, a également été discutée, soulignant les enjeux sécuritaires liés à la présence de mouvements politico-militaires tchadiens dans le sud de la Libye.