Le Conseil national de la Transition (CNT) en Guinée a dévoilé, le 29 juillet 2024, un avant-projet de nouvelle Constitution. Ce document de plus de 200 articles prévoit des réformes significatives, dont la limitation à deux mandats présidentiels et l’établissement d’un Parlement bicaméral.
Parmi les réformes phares, la nouvelle Constitution introduit un Parlement composé d’une assemblée et d’un sénat, renforce l’indépendance judiciaire et permet les candidatures indépendantes. D’autres mesures incluent l’éducation gratuite jusqu’à 16 ans et le service militaire obligatoire à 18 ans. Le président de la République sera élu pour un mandat de 5 ans, renouvelable une fois, ce qui vise à limiter la concentration du pouvoir exécutif.
Depuis le coup d’État de septembre 2021 qui a renversé l’ancien président Alpha Condé, la Guinée est dirigée par un régime militaire avec à sa tête Mamadi Doumbouya. La transition, initialement prévue pour se terminer en décembre 2024, pourrait être prolongée jusqu’en 2025 en raison des défis économiques et des retards dans les processus électoraux et administratifs.
Ces réformes visent à transformer la gouvernance politique et à accroître la participation citoyenne. Cependant, le prolongement de la transition et les incertitudes politiques pourraient retarder la mise en œuvre effective des réformes nécessaires pour stabiliser le pays et relancer son économie.
La Guinée fait face à une dépendance excessive à l’exploitation minière, une fragilité financière et une instabilité politique. Selon la Banque mondiale, les incertitudes entourant la transition politique sont susceptibles de ralentir les réformes économiques cruciales.
Le projet de nouvelle Constitution en Guinée marque un pas important vers une gouvernance plus inclusive et transparente. Néanmoins, la réussite de cette transition dépendra de la capacité du gouvernement à surmonter les défis économiques et politiques actuels.