Le président béninois, Patrice Talon, a signé le 2 août deux décrets présidentiels visant à gracier plus de 400 détenus, incluant 27 militants de l’opposition arrêtés lors des violences électorales de 2019 et 2021. Cette décision intervient au lendemain de la fête nationale du Bénin et marque un geste significatif dans le paysage politique du pays.
Les 27 militants graciés purgaient des peines de prison allant de 38 mois à 10 ans, principalement pour des accusations telles que “participation à un attroupement armé” et “atteinte ou complicité d’atteinte à l’intégrité du territoire”. Condamnés par la Cour de répression des infractions (Criet), leur libération a été largement suivie et commentée, bien que certaines figures majeures de l’opposition ne figurent pas sur la liste des bénéficiaires de cette grâce.
L’exclusion des partis et candidats de l’opposition lors des élections législatives et présidentielles passées avait provoqué des troubles majeurs au Bénin, aboutissant à l’arrestation de nombreux militants. Ces événements ont mis en lumière les tensions politiques et les divergences profondes entre le gouvernement et l’opposition, accentuant la fracture politique dans le pays.
Malgré cette avancée, l’avocat Me Victorien Fadé exprime des réserves. Il souligne que la grâce présidentielle, bien que positive, ne blanchit pas le casier judiciaire des graciés. De plus, il regrette l’absence de figures emblématiques de l’opposition, Reckya Madougou et Joel Aïvo, parmi les personnes libérées. Ces derniers restent en prison, suscitant des appels persistants pour leur libération.
La communauté politique et civile continue de réclamer la libération des autres détenus politiques. Les anciens présidents Boni Yayi et Nicéphore Soglo, ainsi que les partis d’opposition, pressent le président Talon de poursuivre les efforts de décrispation et de permettre à ces figures de retrouver leur liberté et de rejoindre leurs familles.