L’Ambassadrice de Suède à Bamako, Kristina Kuhnel, a été sommée de quitter le territoire malien dans un délai de 72 heures. Cette décision a été formellement communiquée par le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale le vendredi 9 août 2024, lors d’une convocation à Koulouba.
La décision du gouvernement malien s’explique par les récentes déclarations jugées hostiles du ministre suédois de la Coopération internationale et du Commerce, Johan Forssell. Ce dernier a annoncé la fin de la stratégie d’aide au développement de la Suède au Mali, en raison de l’implication présumée du Mali aux côtés de la Russie dans le conflit ukrainien. Le gouvernement de transition malien a réagi fermement à ces propos en demandant le départ immédiat de l’ambassadrice.
Cette expulsion intervient dans un contexte de relations diplomatiques déjà tendues entre le Mali et la Suède. En effet, la Suède avait récemment annoncé la fermeture de ses ambassades à Bamako et Ouagadougou, évoquant la détérioration de la situation sécuritaire. Cette décision faisait suite à une série de mesures diplomatiques prises par Bamako, dont la rupture des relations avec l’Ukraine, en raison des accusations de soutien au terrorisme international portées par Bamako contre Kiev.
L’expulsion de l’Ambassadrice de Suède pourrait aggraver les relations diplomatiques entre les deux pays. La suspension de l’aide suédoise, d’un montant de 190 millions de dollars pour la période 2021-2025, pourrait avoir des répercussions significatives sur les projets de développement au Mali. Il est probable que cette situation entraîne une révision des relations bilatérales entre le Mali et d’autres partenaires européens.
La décision de Bamako de renvoyer l’Ambassadrice suédoise s’inscrit dans une série d’actions diplomatiques du Mali visant à affirmer sa souveraineté et à réorienter ses alliances. Cette stratégie pourrait isoler davantage le pays sur la scène internationale, tout en renforçant ses liens avec des acteurs non traditionnels comme la Russie.
Les prochaines étapes de cette crise diplomatique seront scrutées de près. La Suède pourrait réagir par des mesures de rétorsion, tandis que d’autres nations pourraient repenser leurs relations avec Bamako. Le gouvernement malien, quant à lui, semble déterminé à poursuivre sa politique extérieure indépendante, malgré les risques d’isolement.