Le président de la transition au Gabon a demandé un audit de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), concessionnaire du secteur de l’eau et de l’électricité au Gabon. « Face au scandale à la SEEG et aux délestages récurrents, j’ai ordonné un audit rigoureux. Tous les coupables d’actes préjudiciables seront traduits en justice. Les Gabonais méritent un service exemplaire, et je m’engage à veiller à ce que justice soit faite », a écrit Brice Oligui Nguéma sur sa page Facebook, sans donner plus de détails.
Cet audit sera mené par la task force mise en place par les militaires au pouvoir et devrait faire la lumière sur l’origine de ces délestages récurrents. En effet, pendant plusieurs jours, la capitale gabonaise a été privée de courant, suite à un système de délestage tournant. Si la SEEG a justifié ces délestages par l’indisponibilité « de deux turbines à la centrale hydroélectrique de Tchimbélé » ainsi que par « la baisse de la retenue d’eau des barrages de Kinguélé-Tchimbélé », tout porte à croire que c’est l’arrêt des centrales de production de la société Aggreko qui est à l’origine de cette situation. Cette société britannique, qui produit 30 % de l’électricité distribuée par la SEEG dans le Grand Libreville, avait décidé d’arrêter sa production dès le 21 août 2024 en raison de 15 milliards FCFA de factures impayées par la SEEG. Selon certaines sources au sein de l’administration gabonaise, cette dette a déjà été réglée.
Par ailleurs, l’audit permettra de faire la lumière sur le scandale de détournements de fonds qui a récemment éclaboussé la SEEG. Il s’agit d’un vaste système de détournement lié au système de recharge des compteurs individuels, ayant causé des pertes financières estimées à plusieurs milliards de FCFA pour l’entreprise.