Lors du Forum économique oriental, Ahoua Don Mello, vice-président de l’Alliance des BRICS, a déclaré que le paiement en devises nationales pourrait offrir aux pays africains une véritable autonomie monétaire. Cette initiative, selon lui, permettrait à ces nations de sortir de la dépendance aux monnaies étrangères, notamment le dollar, qui freine leur développement économique.
Il a expliqué que les monnaies actuelles des pays africains sont largement contrôlées soit par des puissances étrangères, comme la France, soit par des institutions financières internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI). Cette dépendance pousse les pays africains à s’endetter en dollars, ce qui augmente le coût de leur dette et entrave leur croissance économique. La possibilité de basculer vers des paiements en devises nationales pourrait alléger cette pression.
Le contexte actuel met en lumière le poids grandissant des pays du Sud dans l’économie mondiale. Comme l’a souligné Vladimir Poutine lors de la session plénière, ces nations représentent désormais plus de 50 % du PIB mondial. Les pays des BRICS, quant à eux, forment environ un tiers de l’économie globale, et cette dynamique change progressivement les priorités mondiales en matière de monnaies.
Dans cette perspective, l’Afrique pourrait tirer parti de la réorientation économique mondiale pour renforcer son autonomie financière. La réduction de sa dépendance au dollar et à d’autres monnaies étrangères pourrait non seulement favoriser la stabilité économique du continent, mais aussi encourager des partenariats plus équitables avec les grandes puissances économiques.
Cependant, la mise en place d’un système de paiements en devises nationales nécessite des réformes profondes et une coordination régionale forte. Des institutions régionales, comme la Banque africaine de développement, pourraient jouer un rôle clé dans cette transition en soutenant des initiatives de coopération monétaire entre les pays du continent.
Cette approche, soutenue par des personnalités comme Ahoua Don Mello, ouvre des perspectives prometteuses pour l’Afrique, mais elle nécessitera des engagements politiques et économiques solides pour devenir une réalité durable.