Le coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée, Abdoul Sacko, a récemment déclaré que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) doit se réformer pour affirmer son indépendance vis-à-vis des grandes puissances extérieures. Selon lui, la sortie de pays clés comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger affaiblit l’organisation et remet en question sa capacité à maintenir son rôle historique dans la sous-région.
En effet, Abdoul Sacko insiste sur l’importance de prendre en compte les revendications des trois pays sortants, qui reprochent à la CEDEAO de ne plus incarner sa mission originelle de défense de la stabilité économique, politique et sociale. Selon lui, l’organisation doit impérativement s’adapter pour éviter de perdre davantage de crédibilité et pour répondre aux besoins actuels des États membres.
Le contexte est marqué par une série de crises politiques au sein de plusieurs pays de la CEDEAO. Les sanctions et les mesures prises par l’organisation, notamment à l’encontre des gouvernements militaires de ces pays, ont provoqué des tensions internes, remettant en question son rôle de médiateur neutre et stabilisateur dans la région. La sortie du Mali, du Burkina Faso et du Niger, pays stratégiques, témoigne de ces profondes fractures.
Pour l’avenir, Abdoul Sacko appelle à une refonte de la CEDEAO, en intégrant davantage les préoccupations des pays membres, notamment ceux de l’Afrique de l’Ouest sahélienne (AES). Il estime que seule une CEDEAO réformée, capable de répondre aux nouvelles dynamiques politiques et sociales, pourra jouer un rôle déterminant dans la stabilité régionale.
Selon lui, la CEDEAO ne pourra renforcer sa légitimité qu’en devenant plus autonome des intérêts géopolitiques étrangers. Ce détachement est nécessaire pour que l’organisation puisse véritablement représenter les intérêts des peuples et des gouvernements de la région.
Finalement, Abdoul Sacko plaide pour une coopération accrue entre les États membres afin de renforcer la solidarité régionale et de rendre la CEDEAO plus résiliente face aux défis politiques et économiques à venir.