Le ratio mondial des stocks de cacao par rapport aux broyages a atteint en juillet dernier 27 %, son plus faible niveau depuis 50 ans, selon Michel Arrion, directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao (Icco). Cette baisse historique indique une situation préoccupante sur le marché du cacao, marquée par une offre en baisse face à une demande stable, voire croissante, dans la transformation des fèves.
Ce ratio est un indicateur clé pour évaluer la disponibilité du cacao sur le marché mondial. Un ratio faible, comme celui observé en juillet 2023, signale une pénurie de cacao par rapport aux besoins de transformation, ce qui entraîne une augmentation des prix. En effet, un faible stock par rapport à la demande crée une pression sur les cours mondiaux, comme cela a été observé avec le prix record de 11 700 dollars la tonne en avril dernier à New York.
Le recul du ratio s’explique en grande partie par la faiblesse de la production dans les principaux pays producteurs, notamment la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui représentent ensemble plus de 60 % de l’offre mondiale. Ces deux pays ont connu une série de défis majeurs, dont des conditions météorologiques défavorables et des maladies comme le Swollen Shoot. Ces obstacles ont entraîné une baisse de l’approvisionnement mondial, tandis que les broyages, c’est-à-dire la transformation du cacao, ont montré une résilience relative.
Malgré ces défis, l’Icco se montre optimiste quant à une reprise de la production pour la campagne 2024/2025. Le Ghana a déjà entamé sa saison et la Côte d’Ivoire s’apprête à le faire en octobre. Selon Michel Arrion, la production pourrait augmenter, bien qu’elle ne retrouve peut-être pas les niveaux d’il y a deux ans. Il est toutefois probable que la météo s’améliore, ce qui atténuerait quelque peu l’impact des maladies et des problèmes climatiques sur les récoltes.
L’avenir du cacao semble prometteur pour les producteurs d’Afrique de l’Ouest. Malgré les perturbations actuelles, la culture du cacao reste attrayante et rentable. Toutefois, les effets du changement climatique et d’autres menaces telles que l’exploitation minière illégale dans les zones de production, notamment au Ghana, continueront à peser sur la production. Une reprise des stocks pourrait cependant offrir une certaine stabilité aux prix mondiaux.
En conclusion, selon les dernières estimations de l’Icco, la campagne cacaoyère 2023/2024 devrait enregistrer un déficit de 462 000 tonnes, le plus élevé depuis des années. La production mondiale de cacao est prévue à 4,3 millions de tonnes, alors que les besoins de broyages atteindront 4,75 millions de tonnes. Une situation qui pourrait continuer à maintenir des prix élevés à court terme, en attendant une reprise possible de l’offre en 2024/2025.