Meta, la maison mère de Facebook, a annoncé ce lundi une décision radicale : bannir les médias publics russes de ses plateformes, y compris en Afrique. Cette mesure concerne notamment des médias influents comme RT (Russia Today) et Rossiya Segodnya, accusés d’utiliser des stratégies trompeuses pour mener des campagnes d’influence en ligne à l’échelle mondiale.
Selon Meta, ces médias russes ont été impliqués dans des opérations secrètes visant à manipuler l’opinion publique via leurs plateformes. La décision de Meta intervient dans un contexte où les États-Unis ont récemment accusé la Russie de chercher à influencer les élections américaines de 2024 en engageant une société américaine pour créer du contenu orienté. Le bannissement est donc une réponse directe à ces accusations, et Meta affirme avoir pris cette décision après une longue réflexion.
En Afrique, les médias russes, en particulier RT et Rossiya Segodnya, ont su tirer parti des plateformes numériques pour accroître leur influence. Selon un rapport publié par l’Institut sud-africain des affaires internationales en 2022, ces médias gagnent en popularité sur le continent. Par exemple, entre novembre 2017 et janvier 2018, le nombre d’abonnés à la page Facebook de RT France a explosé, passant de 50 000 à 850 000, avec une majorité provenant du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. Cette montée en popularité témoigne de l’efficacité des campagnes de communication russes en Afrique.
La décision de Meta de bloquer ces médias russes limite considérablement leur capacité à diffuser leurs contenus en Afrique, un continent où Facebook reste le réseau social le plus utilisé, surtout en Afrique subsaharienne. Cette interdiction pourrait réduire la présence des médias d’État russes et limiter leur capacité à promouvoir l’image de la Russie dans la région.
Ce n’est pas la première fois que Facebook prend des mesures contre les tentatives d’influence des médias russes. Des groupes de comptes alimentés par des contenus russes avaient déjà été bloqués par le passé. Meta a donc renforcé sa politique en interdisant définitivement l’accès de ces médias sur ses plateformes à travers le monde, incluant de ce fait les utilisateurs africains.
Alors que la Russie intensifie ses efforts pour conserver son influence numérique sur le continent africain, cette décision de Meta pourrait marquer un tournant dans la manière dont les grandes plateformes gèrent les médias étrangers. Il reste à voir si les médias russes trouveront d’autres moyens de contourner cette interdiction pour continuer à diffuser leur message en Afrique.