Le procès tant attendu entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda s’ouvre ce jeudi 26 septembre à Arusha, en Tanzanie. La RDC accuse son voisin rwandais de graves violations, notamment d’agression militaire dans l’est de son territoire, ainsi que de crimes de guerre commis par le biais de la rébellion du M23.
Lors de ce procès devant la Cour de justice de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), Kinshasa espère obtenir une condamnation du Rwanda pour ces actes, qu’elle qualifie de “violation de sa souveraineté et de son intégrité nationale”. En outre, la RDC souhaite que Kigali soit tenu responsable des pillages, viols, et massacres perpétrés dans cette région en proie à l’instabilité.
Ce procès intervient dans un contexte de tensions persistantes entre les deux pays, exacerbées par les accusations mutuelles et les conflits armés dans la région des Grands Lacs. Depuis des années, l’est de la RDC est le théâtre de violences, où la rébellion du M23, supposément soutenue par le Rwanda, sème la terreur. La RDC tente ainsi de mobiliser la justice internationale pour faire reconnaître la responsabilité du Rwanda dans ces exactions.
La procédure débutera par une audience préliminaire, où la Cour devra d’abord déterminer si elle est compétente pour juger cette affaire. En cas de décision favorable, le procès pourrait déboucher sur des condamnations, des indemnisations pour la RDC, et un précédent judiciaire important dans les relations entre les pays de la région. Cependant, la partie rwandaise, représentée par des juristes envoyés par le Garde des Sceaux Emmanuel Ugirashebuja, conteste fermement les accusations et pointe du doigt les propres manquements de la RDC en matière de justice.
Le Rwanda, par la voix de son chef de la diplomatie, Olivier Nduhungirehe, a vivement critiqué la démarche congolaise, accusant Kinshasa de vouloir donner “des leçons de justice” tout en négligeant les victimes des forces armées congolaises (FARDC) et des rebelles des FDLR, un groupe armé hostile à Kigali. Ce procès est perçu par Kigali comme une manœuvre médiatique et judiciaire, attisée par les tensions verbales entre les dirigeants des deux pays.
Le dénouement de ce procès pourrait avoir des répercussions significatives sur les relations entre la RDC et le Rwanda, mais aussi sur l’ensemble de la région des Grands Lacs. Les yeux de l’Afrique de l’Est sont tournés vers Arusha, où la Cour de justice de l’EAC va jouer un rôle crucial dans ce bras de fer judiciaire qui dépasse les simples frontières nationales.