Arrestation du leader séparatiste Lucas Ayaba Cho en Norvège : quelles implications pour la crise anglophone au Cameroun ?
Le 25 septembre 2024, la police norvégienne a procédé à l’arrestation de Lucas Ayaba Cho, l’un des principaux leaders séparatistes des régions anglophones du Cameroun. Accusé d’incitation à des crimes contre l’humanité, Ayaba Cho est soupçonné d’avoir joué un rôle clé dans des actes criminels perpétrés au Cameroun en lien avec le conflit armé en cours.
Cette arrestation marque un tournant dans la coopération judiciaire entre la Norvège et le Cameroun, alors que Lucas Ayaba Cho est considéré comme une figure centrale du mouvement séparatiste anglophone. Depuis 2017, son nom est associé à la création de l’Ambazonia Defence Force (ADF), une branche armée impliquée dans de nombreuses attaques contre les forces camerounaises. Son arrestation pourrait ainsi avoir des répercussions importantes sur le déroulement du conflit.
Pour comprendre l’importance de cette arrestation, il est essentiel de rappeler le contexte de la crise anglophone. Celle-ci a débuté en 2016 avec des revendications d’autonomie portées par des acteurs de la société civile dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Très vite, la situation s’est envenimée, menant à la formation de groupes armés comme l’ADF, sous la direction de figures radicales telles que Lucas Ayaba Cho.
Les perspectives de cette arrestation restent incertaines. D’une part, elle est saluée par plusieurs voix au Cameroun, notamment dans la région du Nord-Ouest, où certains espèrent qu’elle contribuera à apaiser les tensions et à réduire les souffrances des populations locales. D’autre part, la question de son extradition vers le Cameroun reste en suspens. Ayaba Cho, désormais citoyen norvégien, bénéficie de la protection de ce pays, d’autant plus qu’aucun accord d’extradition n’existe entre la Norvège et le Cameroun.
BREAKING NEWS
Norwegian Police has confirmed the arrest of ADF Commander-in-Chief, Ayaba Cho Lucas for alleged Crimes against humanity.
CNA has reached out to the Police for comments. https://t.co/kTcm1GQt7J— Cameroon News Agency (CNA) (@CMRNewsAgency) September 25, 2024