L’anglais est en passe de supplanter le français chez les jeunes au Maroc. Bien que le français soit encore considéré comme la première langue étrangère et une langue administrative du royaume, l’intérêt pour cette langue semble en fort déclin, notamment auprès des jeunes générations. Cela s’observe dans plusieurs grandes villes comme Casablanca, Tanger et Rabat, où de plus en plus de jeunes maîtrisent mieux l’anglais que le français.
Ce phénomène est en partie dû à l’attrait grandissant des jeunes Marocains pour la culture américaine et la pop culture, au détriment de la culture francophone. C’est ce qu’explique Mohieddine, un maquilleur de 26 ans, qui après avoir étudié le français durant son enfance, a fini par s’orienter vers l’anglais, influencé par l’omniprésence de la culture américaine. Ce changement linguistique s’accompagne d’un glissement culturel, marqué par une plus grande exposition aux contenus en anglais, notamment via les plateformes de streaming.
Historiquement, le français a longtemps occupé une place de choix au Maroc. Utilisée dans les administrations, l’éducation et les affaires, la langue de Molière faisait partie du quotidien des Marocains. Cependant, le paysage linguistique du pays évolue rapidement. L’anglais, perçu comme une langue internationale et professionnelle, attire de plus en plus de jeunes qui voient en elle un outil pour s’ouvrir aux opportunités mondiales.
Les perspectives de cette transformation sont prometteuses pour l’anglais, mais incertaines pour le français. Déjà, l’enseignement de l’anglais a été généralisé dès l’entrée au collège, ce qui renforce sa popularité. Le recensement général qui s’est tenu récemment pourrait fournir des données plus précises sur ce basculement linguistique et confirmer la tendance d’un recul progressif du français.
Ainsi, même si le français demeure visible sur les panneaux publicitaires et dans les espaces publics, il semble clair que le Maroc entre dans une nouvelle ère où l’anglais s’impose comme la langue de prédilection pour la jeunesse. Les autorités devront peut-être repenser leur politique linguistique pour s’adapter à cette évolution inévitable.